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SAN SEBASTIAN 2017 Séances spéciales

Morir : jusqu’au dernier soupir

par 

- SAN SEBASTIAN 2017 : Après le très cru La herida, Fernando Franco revient avec un 2e film qui aborde de nouveau des sujets inconfortables, toujours avec Marian Alvarez dans le premier rôle

Morir : jusqu’au dernier soupir
Andrés Gertrúdix et Marian Álvarez dans Morir

Le titre du deuxième long-métrage de Fernando Franco le laisse clairement entendre : Morir [+lire aussi :
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n’est pas une comédie. Le verbe qui donne son titre au film, un des plus haïs de l’histoire de l’humanité, est ici au centre de tout. Déjà, La herida [+lire aussi :
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, le premier film de Franco, en lice il y a quatre ans à San Sebastian, explorait le thème de la maladie mentale. Dans Morir, au programme de la 65e édition du festival basque, l’approche choisie est sans doute moins rude, mais elle est tout aussi sensible, naturaliste et courageuse. L’oeuvre dresse un tableau fidèle de cet événement somme toute banal qu’on attend si peu, dont on ne veut pas parler, mais qui finit toujours par faire partie de nos vies.

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Franco s’intéresse à un couple en vacances, Marta et Luis. Un jour, au bord de la mer, il lui avoue qu’il est atteint de la même maladie que celle qui a tué son père et dit qu’il voudrait vivre ses derniers mois sans médecins ni hôpitaux. Elle le supplie de s’en remettre à la médecine mais il refuse. Ce qui suit est la chronique, réaliste sans être catastrophiste, d’une longue agonie, sauf que le cinéaste ne dirige pas sa caméra vers le malade mais vers la personne qui l’aime, et qui se trouve en proie à différents affres (changements d’humeur, jalousie, fugues...), tandis qu’approche implacablement l’inévitable dénouement tant craint.

Inspirés par le roman éponyme d’Arthur Schnitzler, le réalisateur et sa co-scénariste Coral Cruz en ont repris la tristesse pour composer un film qui aborde, entre autres mauvais coups de la vie, la manière dont les obstacles et difficultés que présente le destin affectent les sentiments. Bien épaulé par ses deux acteurs, un Andrés Gertrudix et une Marian Alvarez parfaitement généreux et contenus qui parviennent à rendre éloquent chaque silence, chaque regard, chaque geste, le réalisateur fait de nous les témoins directs du tsunami qui est en train de s’abattre sur les personnages. Le personnage d’Alvarez, dont la patience et l’amour sont mis à rude épreuve, ne tombe jamais dans le mélodrame ou la larme facile : la comédienne nous offre une interprétation minimaliste, quotidienne, qui souligne bien que le malheur arrive comme un souci domestique parmi d’autres, comme le fait de devoir faire la vaisselle.

Franco a également très bien travaillé le son et le temps de la narration, faisant en sorte qu’à l’instar du paysage, le silence transmette un certain état d’âme. La musique aussi a sa place, puisque les deux personnages ont en commun cette passion, et pour le film, Mursego et Javi P3z ont récrit à leur manière des chansons connues qui reflètent cette cohésion et ce passé partagé qui sont sur le point de s’évanouir pour toujours. Le film évite de manière générale de trop en dire sur Marta et Luis : Franco laisse le spectateur combler les espaces blancs, et certainement se rémémorer lui-même des expériences vécues.

Morir a été produit par Kowalski Films et Ferdydurke Films en association avec Film Factory Entertainment, qui s’occupe aussi des ventes du film, avec la participation d’ETB, Canal Sur et Movistar Plus+, et avec le soutien de l’ICAA, du Gouvernement basque, de la Junte d’Andalousie et de la Province de la Biscaye. En Espagne, le film va arriver sur les écrans le 6 octobre, distribué par Golem Distribución S.L.

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(Traduit de l'espagnol)

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