Gilliam au coeur du chaos
par Fabien Lemercier
Un tournage qui se transforme en cauchemar a sidéré la salle comble venue assister samedi 5 juillet à l'avant-première française du documentaire Lost in la Mancha, présenté au cours d'une intégrale Terry Gilliam proposée par le festival Paris Cinéma.
Réalisé par Keith Fulton et Louis Pepe (production Quixote Films et Low Key Pictures), le film retrace le calvaire du cinéaste anglais Terry Gilliam (Brazil) qui s'était lancé dans l'adaptation des aventures du Don Quichotte de Cervantès.
Avec un budget de 31 millions de dollars et une production européenne menée par René Cleitmann, L'homme qui tua Don Quichotte s'annonçait sous les meilleurs auspices: casting avec Jean Rochefort, Johnny Depp et Vanessa Paradis, décors naturels dans la sierra espagnole, story-board hyper détaillé, équipe de top-niveau des costumes
à la photo... Venus réaliser un documentaire pour la télévision sur la pré-production, les deux auteurs ne s'attendaient pas à filmer un fulgurant fiasco.
Porté par l'enthousiaste Terry Gilliam, la préparation du film avance malgré d'énormes difficultés pour réunir les acteurs. Puis le tournage commence en août 2000 avec des problèmes de son: des F16 survolent le plateau en plein désert. Le surlendemain, un orage exceptionnel éclate, des torrents de boue emportent le matériel et rendent le site méconnaissable. Enfin, le cinquième jour, Jean Rochefort se blesse et déclare forfait pour plusieurs semaines. Panique, tergiversations, déprime, le tournage s'arrête au sixième jour et le film est abandonné deux mois plus tard, les droits étant passés aux mains des assurances.
Une cruelle et saisissante leçon de cinéma qui sortira sur 60 écrans français le 16 juillet, distribué par Haut et Court.
Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.