31/07/2003

Le festival de Venise a les yeux tournés vers l'Europe et l'Italie. C'est le premier point qu'a souligné Moritz de Hadeln lors de la présentation de la 60ème édition de la Mostra du Cinéma: "Une forte présence du cinéma du Vieux Continent durant le semestre de présidence italienne". Mais le facteur politique n'est pas responsable, selon le directeur du festival, du fait "qu'il se passe quelque chose en Europe". Et c'est pour mieux comprendre ce phénomène que se déroulera le 30 août une rencontre rassemblant les Ministres européens de la Culture, en présence de Viviane Reding, la Commissaire européenne chargée de la Culture et de l'Audiovisuel. Les débats porteront sur le thème des coproductions et sur les moyens de les augmenter.

Au programme, de nombreux films italiens comme ceux de Bellocchio, Benvenuti et Winspeare pour ne citer que les titres retenus en compétition officielle, mais aussi des oeuvres du Portugal, de Pologne, de France, de Grande-Bretagne et d'Allemagne. Par ailleurs, on note une présence importante de "films différents venant du bassin méditerranéen - comme l'a expliqué De Hadeln -. Les relations entre les mondes mulsulmans et judéo-chrétien sont abordées directement ou indirectement au-delà des clichés ou des incompréhensions". Par exemple, le film en compétition Le cerf-volant du réalisateur libanais Randa Chahal Sabbag, "raconte une histoire d'amour à la frontière libano-israelienne". Autre représentant de cette tendance: Jacques Doillon avec Raja, tourné au Maroc.

Egalement au menu venitien, de nombreux films américains, "malheureusement hors compétition par choix de leurs producteurs", et peu d'asiatiques: "La production orientale s'est arrêtée pendant deux mois à cause de l'épidémie du Sars. Malheureusement, nous ne verrons pas le nouveau film de Wong Kar Waï, mais il y a une belle surprise: le nouveau long-métrage de Tsai Ming Liang, Goodbye Dragon Inn", vainqueur du Lion d'or en 1994 avec Vive l'amour".

Fort de sa longue expérience à Berlin, De Hadeln est convaincu que "l'avenir de la Mostra passe par la création d'un marché du film. Les infrastructures sont là, mais les financements manquent. Pour le moment, il y a les Venice Screenings avec de nombreuses projections de type-marché déjà demandées fin juillet, et les stands installés à l'Hôtel Excelsior. C'est un début de marché que j'espère voir se développer à l'avenir".

(Traduit de l'italien)