email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

VENISE 2018 Orizzonti

Critique : K Contraire

par 

- VENISE 2018 : Ce premier long-métrage captivant par la Française Sarah Marx parle de prison et de dépression

Critique : K Contraire
Sandrine Bonnaire et Sandor Funtek dans K Contraire

La réalisatrice française Sarah Marx est certainement une des meilleures découvertes de cette Mostra de Venise. Son premier long-métrage, K Contraire [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Sarah Marx
fiche film
]
, au programme de la section Orizzonti, reprend astucieusement plusieurs clichés du drame carcéral et les démonte en juxtaposant le monde de derrière les barreaux et les dures réalités de la vie à l'extérieur de manière nouvelle.

Comme dans un grand nombre de bons films mettant en scène des détenus à leur sortie de prison, le héros, au nom tout à fait à propos d'Ulysse, a du mal à rester sur le droit chemin. Sandor Funtek (que certains reconnaîtront peut-être pour son rôle secondaire dans La Vie d'Adèle [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Abdellatif Kechiche
fiche film
]
) livre dans ce rôle une performance qui devrait le faire passer sur le devant de la scène, insufflant à son personnage humanité et détermination, tout en restant crédible en criminel qui se lance dans une odyssée. 

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Ulysse est, à bien des égards, l'antihéros typique, transformé (comme le film) par la présence de sa mère Gabrielle, qui est tout son contraire et souffre d'une dépression que l'actrice Sandrine Bonnaire rend de manière profondément émouvante. Sa maladie affecte tous les gens qui l'entoure. Pour Ulysse, à côté du du chaos et de la nature impossible à appréhender de la dépression, la vie disciplinée et régimentée de la prison semble presque un don du ciel. Il est prêt à tout pour aider sa mère, mais comment ? Il est coincé dans la prison psychique de Gabrielle. Le film formule un commentaire social mordant en montrant combien Ulysse a du mal à obtenir l'aide de l'État, malgré tous ses efforts. En effet, qu'il s'agisse de réhabiliter les criminels ou de soutenir les gens dans le besoin, l'État se montre en dessous de tout. Alors Ulysse va faire ce qu'il sait le mieux : vendre de la drogue. 

Marx a fait avant ce film des clips musicaux, et K Contraire a été produit par le groupe de rap français La Rumeur. Pas étonnant, de fait, que la scène centrale du film se passe en boîte et soit formidablement filmée. En terme d'intrigue, une scène vente de drogues en boîte donne forcément lieu à beaucoup d'action et pose les bases pour d'autres développement, mais Marx parvient à la retourner sur elle-même en posant des questions difficiles et pertinentes sur la manière dont les drogues sont utilisées en société. Ulysse va en effet être choqué de découvrir le traitement imaginé par le médecin pour sa mère. Où que Marx tourne son regard, elle parvient à nimber de volutes bleutés des fils narratifs apparemment en noir et blanc. On a peu l'habitude de voir des films qui s'adressent a priori aux ados poser des questions aussi brûlantes sur la société.  Comme on peut s'attendre à ce que Marx aille progressant sur le plan technique, avec l'expérience et des budgets qui devraient grossir, on peut dire que Venise a déniché là un nouveau talent enthousiasmant.

K Contraire a été produit (et co-scénarisé) par Hamé Bourokba et Ekoué Labitey de La Rumeur, pour La Rumeur Filme, en coproduction avec Les Films du Cercle et Orange Studio. Les ventes internationales de l'oeuvre sont assurées par Versatile.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy