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ROME 2018

Critique : Bayoneta

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- Le 2e film du Mexicain Kyzza Terrazas, coproduit par la Finlande, et dévoilé à Rome, dépeint un ancien boxeur assailli par un sentiment de culpabilité dont on comprend trop tard la raison

Critique : Bayoneta
Luis Gerardo Méndez dans Bayoneta

Qu'est-ce qui peut bien amener un jeune boxeur mexicain dans une petite ville finlandaise perdue, et qu'y a-t-il derrière les tournents qu'il ressent manifestement ? C'est ce que se demande le spectateur de Bayoneta [+lire aussi :
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, le deuxième long-métrage du Mexicain Kyzza Terrazas (son premier, El lenguaje de los machetes, a fait son avant-première mondiale à Venise en 2011) et le problème, c'est qu'on continue de se poser la question pendant toute la durée du film et que même à la fin, on est bien en peine de comprendre ce qui motive les choix du héros. Le film, projeté en avant-première mondiale à la 13e Fête du Cinéma de Rome (18-28 octobre), coproduit par le Mexique et la Finlande, tente d'enquêter sur le sentiment de culpabilité d'un ancien boxeur qui se bat contre les fantômes de son passé. Hélas, il révèle trop tard quels sont ces fantômes, ce qui empêche de ressentir de l'empathie ou même de l'intérêt pour son histoire.

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Le film s'ouvre sur une scène douloureuse où l'on voit un boxeur en fin de combat, le visage et la poitrine couverts de sang, pleurer désespérément. Il s'agit de Miguel Galíndez dit "Baïonnette" (Luis Gerardo Méndez), un champion mexicain. On le retrouve peu après en entraîneur dans le club de boxe d'une petite ville finlandaise glacée, Turku. Timide, solitaire, il dédie ses soirées à boire dans les bars, à faire de longues promenades sous la neige et, une fois rentré dans son petit appartement, à passer des coups de téléphone muets. On découvre petit à petit que Miguel a une femme et une fille adolescente, qu'il a abandonnées à Tijuana quatre ans plus tôt, après un dernier combat tragique qui entraîné sa retraite. Il veut à présent remédier à sa situation, rattraper le temps perdu et retrouver sa famille, mais pour obtenir l'argent nécessaire à le faire, il lui faut remettre ses gants et retourner sur le ring, parce que "c'est la seule chose que je sais faire".

Au-delà de la narration souvent lacunaire qui nous amène régulièrement à nous demander "Pourquoi ?", et d'un cerf mystérieux qui se matérialise de temps en temps devant les yeux du héros, le film invite à réfléchir sur la brutalité d'un sport dont l'objectif est indiscutablement de faire mal à l'adversaire, où des sommes d'argent considérables sont en jeu et où l'on parie beaucoup (y compris sur le dos des athlètes), ainsi que sur ce qu'on doit ressentir non seulement à frapper un autre être humain jusqu'au point de non retour, mais à être obligé de le faire jusqu'à ce que l'arbitre siffle. Le film ouvre une fenêtre intéressante sur le sentiment de culpabilité dans le contexte sportif (un sentiment inattendu dans le monde de la compétition, à bien y penser), de sorte qu'on regrette qu'il n'ait pas davantage creusé cet aspect, peut-être pour faire de la place à la relation sentimentale assez insipide du héros avec la belle barmaid Sarita (incarnée par l'actrice finlandaise Laura Birn), qui pourtant n'ajoute pas grand chose à l'histoire. La troupe du film comprend aussi l'acteur franco-mexicain Brontis Jodorowsky et les Finlandais Joonas Saartamo et Ilkka Koivula (vus dans Les Lumières du faubourg [+lire aussi :
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d'Aki Kaurismäki) dans le rôle des compagnons de boxe de Miguel.

Bayoneta a été produit par les sociétés mexicaines Panorama Global et Woo Films, avec l'enseigne finlandaise Matila Röhr Productions (MRP). En Finlande, le film va arriver dans les salles le 9 novembre, distribué par MRP Distribution.

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(Traduit de l'italien)

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