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GIJÓN 2018

Critique : Zaniki

par 

- Gabriel Velazquez parle de transmission orale en dépeignant le lien étroit, plein de respect, de complicité et d'affection entre un grand-père et son petit-fils, à la campagne en Salamanque

Critique : Zaniki

Ceux qui fréquentent les festivals et les circuits alternatifs connaissent bien Gabriel Velazquez (Salamanque, 1968) pour ses longs-métrages précédents : Sud express [+lire aussi :
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(co-réalisé avec Chema de la Peña), Amateurs, ärtico [+lire aussi :
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(co-réalisé avec Blanca Torres). Il est à présent en compétition officielle au 56e Festival internacional du film de Gijón (où il a déjà obtenu une mention spéciale en 2011 pour Iceberg [+lire aussi :
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) avec Zaniki [+lire aussi :
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, dont les personnages sont tous les membres de la famille Mayalde (gagnante du Prix national du folklore “Martinez Torner”), notamment le patriarche Eusebio et son tout jeune petit-fils Beltrán, dont le surnom est devenu le titre du film.

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Velazquez a eu la chance de tomber sur cette famille d'artistes très spéciale, et l'astuce d'en faire les interprètes de son film. Parmi eux se démarque le grand-père Eusebio (un tiers leader, un tiers showman et un tiers chaman), qui n'a pas peur de la caméra et dévoile devant elle, sans pudeur, tout son charme, sa sagesse, sa grâce et son talent. C'est un homme capable d'extraire de la musique d'objets aussi ordinaires qu'une poêle, des cuillères ou ses mains nues. Eusebio désire transmettre à son petit-fils Beltrán tout ce savoir, ainsi que les satisfactions et les valeurs qui procèdent du contact avec la nature, si bien que quand le temps qui lui reste devient compté, il organise une excursion (une espèce de voyage initiatique aux allures de jeu et d'aventure) et emmène le petit avec lui quelques jours, en plein hiver, pour partager la même solitude, et la chaleur d'un feu, sur les plateaux, près des rivières et dans les grottes qu'offre la campagne de la Salamanque.

C'est au cours de cette promenade dans des paysages assez peu exploités au cinéma, ceux de la Castille-et-León (ceux qu'on a pu voir dans El pastor [+lire aussi :
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de Jonantan Cenzual) que le film offre ses plus beaux moments sur le plan esthétique (le réalisateur n'a pas manqué d'utiliser des drones pour obtenir des vues aériennes). On y sent, de même que lors des réunions familiales ou des activités scolaires, la même envie d'assurer la transmission orale de la mémoire et la richesse de l'identité que résume le film, de perpétuer les savoirs. Avec ses allures de conte, de western et de spectacle, Zaniki parvient à happer par sa candeur, par son originalité et par l'affection profonde que le vieil homme et son petit-fils expriment à l'écran.

Zaniki, scénarisé par le réalisateur avec Manuel Garcia et Blanca Torres Manuel, supervisé et adapté par son magnétique personnage central, tourné en deux semaines en novembre 2017, s'érige en témoignage sur un lieu, un temps, des gens et une manière de comprendre la vie où la nature, la simplicité et la tradition cohabitent dans une harmonie admirable, chose qui semble destinée à se perdre, puisqu'on ne l'enseigne plus dans les écoles et qu'on ne la montre presque plus dans les médias.

Zaniki, photographié par Manuel Garcia, le co-réalisateur du prochain film de Velazquez, Subterranean, où la musique sera de nouveau un thème central (mais cette fois à travers la chronique d'un groupe de musiciens madrilènes qui survivent à Los Angeles), a été produit par Escorado Producción SL avec le soutien de l'ICAA, de la Junte de Castille-et-León, de la Députation et la Ville de Salamanque. Le film est distribué par Pirámide Films.

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(Traduit de l'espagnol)

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