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FILMS France / Belgique

Critique : Sauver ou périr

par 

- Pierre Niney brille dans le rôle poignant d’un pompier grand brûlé tentant de se reconstruire au coeur du second long métrage de Frédéric Tellier

Critique : Sauver ou périr
Pierre Niney dans Sauver ou périr

Une immersion en profondeur dans un événement hyper dramatique en se plaçant sous l’angle très documenté de ceux qui se démènent en faveur du bien collectif, telle était déjà l’approche de Frédéric Tellier avec L'Affaire SK1 [+lire aussi :
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(nominé aux César 2016 du meilleur premier film et de la meilleure adaptation, mais aussi au prix Lumières de la meilleure photographie) qui décryptait le travail des enquêteurs de la police pour identifier un tueur en série. Avec son second opus, Sauver ou périr [+lire aussi :
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, lancé mercredi 28 novembre dans les salles françaises par Mars Films, le cinéaste en délivre une variation encore plus intense, se centrant cette fois sur le sacerdoce quotidien des pompiers de Paris (qui sont des militaires) et plus particulièrement sur la destinée cruelle de l’un d’entre eux, touché par le feu au plus profond de sa chair et confronté à une perte d’identité d’une violence physique et psychologique si forte que ses perspectives d’avenir social et sentimental semblent broyées et noyées dans une obscurité quasi insurmontable. 

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Cette trajectoire d’un homme solaire, dévoué et heureux, fauché en plein élan et se retrouvant à terre, totalement brisé et devant trouver le moyen de se reconnecter avec sa part d’humanité perdue (mais est-ce possible ?) et avec son entourage, offre à Pierre Niney (César 2015 du meilleur acteur pour Yves Saint Laurent [+lire aussi :
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et nominé en 2017 pour Frantz [+lire aussi :
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) l’opportunité de déployer tout son talent dans une performance mélodramatique dans la lignée des rôles "héroïco-désespérés" typiques d’un certain cinéma américain.

Le jeune sergent Franck Pasquier exerce avec rigueur et enthousiasme son métier de pompier, une véritable vocation dans laquelle il injecte une réelle capacité d’empathie et un très solide sens de la solidarité de groupe, une valeur bien ancrée dans le quotidien de la caserne où il vit avec Cécile (Anaïs Demoustier), sa compagne enceinte. Des massages cardiaques aux signalements de SDF en détresse, des accidents de voiture aux suicides dans le métro, le jeune homme passe par des hauts et des bas, des sauvetages ou des défaites face à la mort, mais l’esprit de corps soude toute l’équipe (litanie scandée des noms des pompiers de la brigade "morts au feu" et Marseillaise chantée chaque matin dans la cour, entraînement physique intensif, état d’urgence permanent…). Ambitieux, Franck réussit l’examen très sélectif de commandant des opérations de secours pour les incendies. Mais dans l’embrasement d’un entrepôt, il est très gravement brûlé, notamment au visage. Comment se soigner, se relever mentalement d’un tel traumatisme, assumer sa nouvelle apparence, revivre ou non avec ses proches, pouvoir aimer de nouveau, s’aimer et être aimé, se réinsérer dans la société ? Autant de questions existentielles qui sont autant d’étapes d’un très lourd chemin de croix où l’appel du vide ne laisse filtrer que de très minces lueurs d’espérance. Un parcours à l’os de l’humain que le cinéaste (qui a co-écrit le scénario avec David Oelhoffen) décrit avec une minutie que certains trouveront peut-être parfois trop mélodramatique, mais dont la rudesse émouvante ne peut laisser personne indifférent.

Produit par Single Man Productions et coproduit par Mars Films, France 3 Cinéma et les Belges d’Umedia, Sauver ou périr est vendu à l’international par WTFilms.

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