Doillon et la dialectique des sentiments
par Paolo Menzione
- Différences de langue, de culture et de statut l’emportent sur les relations homme-femme dans Raja premier film présenté à Venise 60, tourné aux portes de Marrakech
Le cinéma de Jacques Doillon, le réalisateur français en activité depuis plus de 30 ans, s’est toujours intéressé à la dialectique des sentiments. Un thème une nouvelle fois très présent dans son dernier film: dans Raja, présenté en compétition à Venise, la relation homme-femme devient cependant plus complexe, se mêlant aux questions des différences de langue et de culture, auxquelles s’ajoutent la frontière des statuts, en l’occurrence celle séparant patron et domestique.
Interprétée par Pascal Greggory et Najat Bessalem, cette coproduction franco-marocaine raconte une histoire de séduction et d’une certaine manière d’amour entre un riche français d’âge mur et une jeune fille marocaine qui se prostitue occasionnellement pour joindre les deux bouts. Le film se déroule presque entièrement dans la magnifique villa du Français qui embauche Raja, et commence un siège en règle à l’issue toujours incertaine. Les différences de langue, de culture, de richesse et de statut entraînent une accumulation de malentendus qui prennent le pas sur la communication des regards et des corps.
En France, le film a été accusé de faire l’apologie de la prostitution. «Je ne crois absolument pas être allé dans cette direction» - a répliqué Doillon – «Je voulais décrire des personnages de la comédie humaine, des personnages humains avec leurs qualités, leurs difficultés à vivre et aussi leurs faiblesses».
(Traduit de l'italien)
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