email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

BERLINALE 2019 Compétition

Critique : Piranhas

par 

- BERLIN 2019 : Le film de Claudio Giovannesi, tiré d'un livre de Roberto Saviano, bénéficie de la fraîcheur du jeu de ses jeunes protagonistes mais ne restitue pas la complexité du livre

Critique : Piranhas

La rapide ascension dans le monde du crime d'un garçon de 15 ans du quartier Sanità de Naples qu'on voit passer de l'état de bon petit gars à leader d'un groupe d'ado catapulté dans le système des gangs. Piranhas [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Roberto Saviano
fiche film
]
(La paranza dei bambini) de Claudio Giovannesi, dévoilé en compétition au Festival de Berlin, tiré du roman La paranza dei bambini (qui signifie "le clan des enfants", ndlt.) de Roberto Saviano, co-scénariste du film avec Maurizio Braucci et le réalisateur, pourrait être décrit comme une déclinaison de Gomorra [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Domenico Procacci
interview : Jean Labadie
interview : Matteo Garrone
fiche film
]
, qui a valu à Matteo Garrone le Grand Prix du jury de Cannes il y a dix ans. Piranhas fait bel et bien l'effet d'être une nouvelle version d'une des histoires dont se compose Gomorra (et du livre de Saviano dont le film était également une adaptation) : celle de Marco et Ciro, deux jeunes délinquants attirés par les armes et une vie à la Scarface qui évoluent trop près de la vraie criminalité, ce qui va avoir des conséquences tragiques. 

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

C'est le même élan qui anime Nicola (très bien incarné par Francesco Di Napoli, pour la première fois à l'écran), Tyson, Biscottino, Lollipop, O’Russ, Briatò et tout autre jeune garçon au monde qui devient un criminel. Tous veulent faire de l'argent rapidement pour s'acheter des chaussures, des T-shirts de marque et des scooters plus puissants, sniffer de la cocaïne, faire de l'effet aux filles, être respectés dans une communauté qui cache sa peur derrière la déférence. une commêtre admiré par les e qualsiasi altro ragazzo nel mondo che diventa un criminale. Dans La paranza dei bambini, le passage de Nicola d'une existence passive – à voir sa mère (Valentina Vannino) devoir payer régulièrement de l'argent de protection à la Camorra – au désir de s'affranchire de cela s'opère quand on lui refuse l'entrée dans la discothèque où il aimerait entrer pour suivre la fille qui lui plaît Viviana Aprea) parce qu'il n'a pas les 500 euros qu'on veut lui faire payer pour une table. 

Les garçons de la "paranza" (dans le jargon de la Camorra, le terme, utilisé pour les petits poissons attirés par la lumière dans les filets des pêcheurs, désigne précisément un groupe armé qui appartient à un clan - le titre international du film ne rend que l'élément de férocité) sont des particules élémentaires dans un univers économique basé sur la violence dont les composantes aiment amplifier les clichés de la société du bien-être. dans une grotesque parodie du capitalisme. Quand Nicola est en mesure d'acheter des meubles très coûteux et kitsch à sa jeune mère, elle est ravie bien qu'elle sache que cela signifie que son fils finira en prison ou tué. Hélas, les recoins les plus terrifiants de l'âme des personnages sont souvent suffoqués par le rythme de la narration, comme si le réalisateur voulait en atténuer l'impact et cherchait à toucher un public plus jeune et plus sensible avec des intentions pédagogiques (dans les remerciements du générique de fin, il est fait mention d'une association d'éducateurs qui travaillent dans les banlieues). Nicola est un antihéros qui croit agir comme il se doit, prenant comme modèle le boss Tonino Striano, qui ne prenait pas d'argent aux commerçants du quartier. Une fois terminé son apprentissage comme vendeur de hashish pour le boss du quartier Sanità (Aniello Arena, l'acteur de Reality [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Matteo Garrone
fiche film
]
de Garrone), quand leur boss est arrêté à une fête de mariage, Nicola et les autres s'associent à la famille Striano et réussissent à négocier que des armes leur soient fournies par le boss du quartier Ponticelli (Renato Carpentieri). Nicola se fait de plus en plus d'ennemis et commence à insupporter les familles de Quartieri Spagnoli, où vit sa petite amie, et comme dans un film de Martin Scorsese, les choses se précipitent...

Matteo Garrone, comme Scorsese le catholique, ne s'était pas posé de problème d'ordre éthique dans la mise en scène de ce qui est probablement son meilleur travail. Gomorra est avant tout une étude anthropologique par un réalisateur qui s'est approprié un texte et l'a adapté à sa propre imagination, offrant aux spectateurs des moments inoubliables comme la scène où Marco et Ciro en slip tirent sur l'eau avec des Kalashnikov. Gomorra et Piranhas partent de la même écriture, celle de Saviano, mais le premier texte était celui d'un jeune journaliste qui citait les noms et prénoms des boss, acceptant conséquemment une vie de reclus, l'autre d'un roman de fiction sur une Camorra 2.0 gérée par des baby boss qui regardent Breaking Bad, jouent à Call of Duty et admirent les terroristes de l'EI, parce qu'ils ont "des armes et des couilles", et le film ne restitue pas la richesse du livre.

Piranhas a été produit par Palomar avec Vision Distribution, en collaboration avec Sky Cinema et TIMVISION. Les ventes internationales du film sont gérées par Elle Driver. Il arrive dans les salles italiennes ce mercredi 13 février, avec Vision Distribution.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy