30/08/2003 - Un film-expérience qui met en scène cinq tentatives pour trouver l’homme idéal. Une œuvre épurée dont la projection a remporté un vif succès

Carsten Holst: videointervista

De nombreux applaudissements en salle à l’issue de la projection de The five obstructions, un documentaire-fiction de Lars von Trier et Jørgen Leth, présenté dans la section Controcorrente. Une fois de plus, le cinéaste danois a stupéfait le public avec une œuvre épurée organisée sur le mode expérimental et centrée sur le thème de la reproductibilité de l’œuvre d’art et sur ses possibles variations.
A partir d’un court-métrage de Leth, Det perfekte mennesker qui date de 1967, von Trier a mis en place cinq fois de nouvelles règles, à chaque fois plus perfides et complexes, afin de réaliser un remake. De Cuba aux bas-fonds de Bombay, du dessin animé au documentaire final, qui portent clairement la patte de von Trier, les deux réalisateurs se livrent à un jeu de massacre qui se transforme en hommage, sans craindre un inévitable système d’auto-référencement nombriliste.

Ce film constamment débridé, sans véritable scénario, n’a pas été facile, loin de là, à produire: «c’était un véritable cauchemar» admet Carsten Holst de Zentropa Real, «il était impossible de fixer un budget, on ne savait même pas comment cela allait finir. Nous savions que nous devions tourner cinq films, mais un morceau après l’autre». Très satisfait du résultat, Jørgen Leth aimerait répéter l’expérience: «c’est mon idéal pour réaliser des films, j’ai pris ce risque car je ne savais pas jusqu’à quel point je pouvais me dépasser, c’était une idée ouverte, une exploration».
Five obstructions bénéficiera probablement d’une distribution européenne. «C’est un film qui va à contre-courant, comme la section dans laquelle il a été sélectionné» a ajouté le coproduteur Gérard Morin, «le docu-fiction a un avenir, dans les années 50 il venait de la réalité tandis qu’aujourd’hui les documentaires sont une fiction sur la réalité».

(Traduit de l'italien)