Séries Mania appuie encore sur l’accélérateur
par Fabien Lemercier
- Une rafale de premières mondiales et de grands noms de l’industrie au rendez-vous de la 10e édition du festival qui se déroulera à Lille du 22 au 30 mars
C’est la série américaine The Red Line qui ouvrira demain, vendredi 22 mars, le 10e festival Séries Mania, qui a migré en 2018 de Paris à Lille et qui a remonté cette année ses dates d’un bon mois dans le calendrier (il se terminera le 30 mars), coupant l’herbe sous le pied de son rival CannesSeries (2e édition du 5 au 10 avril 2019). La France persévère donc dans cette bataille digne de Clochemerle avec deux manifestations internationales s’opposant frontalement, les pouvoirs publics ayant choisi Lille au terme d’un appel à candidature et Cannes ayant décidé de faire cavalier seul afin d’ajouter une corde à l’arc du MIPTV (marché du 8 au 11 avril), un marché dont l’aura pâlissait.
Surfant sur la très bonne réputation de Séries Mania et de son équipe expérimentée (Laurence Herszberg à la direction générale et Frédéric Lavigne à la direction artistique), l’événement lillois présidé par Rodolphe Belmer a démarré en trombe l’an passé (56 000 spectateurs et 2000 professionnels au compteur) et accélère encore avec un programme 2019 incluant 70 séries et des invités d’honneur comme l’actrice américaine Uma Thurman, le comédien britannique Freddie Highmore et ses compatriotes producteurs Charles Brooker et Annabel Jones qui dispenseront tous des masterclass, ou encore le réalisateur français Éric Rochant (Le Bureau des légendes) et le scénariste anglais Hugo Blick.
Dix séries inédites (dont neuf en première mondiale) sont en vitrine pour une compétition internationale qui sera évaluée par un jury présidé par l’Américaine Marti Noxon (épaulée par les actrices Julianna Margulies et Audrey Fleurot, la romancière Delphine de Vigan et le réalisateur Thomas Lilti). Pour l’Europe se distinguent Mytho réalisé par le Français Fabrice Gobert (diffuseurs : Arte et Netflix), la production norvégienne Twin (diffuseur : NRK), la coproduction franco-allemande Eden réalisée par Dominik Moll (diffuseurs : SWR/ARD et Arte) et trois titres britanniques portés par Channel 4 : Baghdad Central, Chimerica et The Virtues (réalisé par Shane Meadows). Leurs seront opposées des séries russes, israélienne, australienne et américaine (Chambers pour Netflix).
Six séries en première mondiale figurent au menu de la compétition française : Une île (diffuseurs : Arte et Amazon), Osmosis (Netflix), Soupçons (France 3), Le Grand Bazar (Family Shake - M6) et deux pour France 2 : La Dernière Vague (The Last Wave) et Double Je (Super Jimmy).
Dans la section Panorama International pointent 15 séries dont la croate Success (réalisée par le Bosnien Danis Tanovic), l’allemande 8 Days, la danoise Pros and Cons, la norvégienne Exit, l’espagnole Hierro (coproduite par la France) et cinq britanniques : Les Misérables, Flack, Curfew, Motherfatherson et The Cry.
Au très dense programme du festival brillent également une compétition de formats courts, un Best of USA, des nuits blanches (notamment une pour les comédies incluant la série espagnole Arde Madrid et la britannique Hang Ups), des séances spéciales, des projections de séries cultes, etc.
Mais l’attention se portera évidemment aussi sur le volet professionnel Series Mania Forum (du 25 au 27 mars, piloté par Francesco Capurro) avec son marché de coproduction ayant sélectionné 16 projets en développement pour ses Co-Pro Pitching Sessions. Apparaissent également cette année des VR Pitching Sessions, le UGC Writers Campus et le SeriesLab (en partenariat avec le Torino Film Lab). Le tout sans oublier le 27 mars les très attendus Lille Transatlantic Dialogues avec des keynotes signées Ted Sarandos (Netflix), Charles Rivkin (MPAA), Lorenzo de Maio (Endeavor Content), Georgia Brown (Amazon Studios), Gilles Pélisson (TF1), Nicolas de Tavernost (M6) et Dephine Ernotte-Cunci (France Télévisions), un discours de clôture du ministre français de la Culture Franck Riester, un panel sur les relations entre les auteurs et les plateformes, et une table-ronde sur l’évolution de la production et la concentration internationale du marché (avec des représentants d’ITV Studios, Fremantle et Beta Film, ainsi que des producteurs indépendants).