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INDUSTRIE / MARCHÉ France

301 longs métrages produits par la France en 2019

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- Des investissements stables à 1,11 Md€ masquant une contraction des financements français. Une production cinématographique hexagonale incluant 116 coproductions internationales avec 34 pays

301 longs métrages produits par la France en 2019
Bergman Island de Mia Hansen-Løve

Dans le contexte d’une activité quasiment totalement enrayée (salles fermées, tournages interrompus, post-production au mieux extrêmement ralentie et très faible visibilité des évolutions possibles à court terme) par la crise sanitaire mondiale, le bilan 2019 de la production cinématographique française publié le CNC fera sans doute date comme une référence charnière pour un avant et un après Covid-19. En effet, il expose à la fois les fondations très solides sur laquelle l’industrie cinématographique hexagonale pourra opérer sa relance une fois la tempête passée, mais aussi les tensions en cours depuis quelques années du côté du financement (en particulier télévisuel) de la production cinématographique, une tendance qui ne va sans doute pas faciliter la digestion des difficultés majeures actuelles (avec notamment les producteurs sollicitant une intervention de l’État français afin de bénéficier d’un assouplissement des sociétés d’assurances) en dépit des mesures bouclier déjà prises par les pouvoirs publics (lire la news).

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Avec 301 longs métrages agréés en 2019, dont 240 films d'initiative française (FIF – trois de plus qu'en 2018) et 61 productions minoritaires (deux de moins que l’année précédente), la production cinématographique française 2019 a dépassé d’un souffle son plus haut niveau (300 longs en 2017, 2015 et 2018) avec en prime un record de la dernière décennie pour les FIF. A noter un renouvellement des talents toujours très bien assuré (les premiers et les seconds longs représentent 51,7% de la production des FIF), une production de 56 documentaires d’initiative française (un sommet pour les 25 dernières années) et l’agrément en 2019 de 10 longs métrages d’animation (dont 5 FIF).

Du côté du financement de cette production cinématographique française 2019, les investissements sont restés globalement stables à 1,116 milliard d'euros (- 0,8 % par rapport à 2018). Cependant les engagements dans les films d’initiative française continuent à baisser (5,6 % de moins l’an dernier à 903 M€), en particulier à cause du net recul des financements français des FIF (- 7,8% à 820,92 M€). Conséquence : le devis moyen des FIF poursuit sa décrue et s’établit maintenant à 3,76 M€. De plus en plus des longs métrages disposent d’un budget inférieur à 4 M€ (161 FIF en 2019 contre 148 l’année précédente) et le nombre de productions dont le devis est inférieur à 1 M€ de devis continue à également croître (74 FIF en 2019). Il faut néanmoins signaler que ce sont les budgets intermédiaires (entre 4 et 7 M€) qui sont sous pression puisque la tranche des devis supérieurs à 7 M€ a aussi augmenté (36 FIF, soit trois de plus qu’en 2018).

L’analyse des sources de financement montre un rétrécissement (-11% à 130,28 M€) des investissements issus des mandats (distribution salles, exploitation vidéo et ventes internationales) qui n’ont jamais aussi bas en dix ans. De la même manière, les financements publics (issus du CNC et des régions) ont reculé de 8,1 % à 81,62 M€. En revanche, après une très sévère décrue en 2018, les investissements des chaînes de télévision n’ont diminué l’an dernier que 3 % à 273 M€ qui se sont ventilés sur 171 films (153 FIF et 16 minoritaires).

Pilier historique du financement du cinéma français, Canal+ continue à inquiéter puisque ses investissements ont de nouveau baissé de 6,9% à 106,23 M€ (pour 120 films dont 109 FIF) alors que ses préachats s’élevaient à 194,57 M€ en 2010. En ce qui concerne les autres chaînes payantes, OCS a engagé 26,32 M€ d’investissement (pour 41 longs métrages dont 40 FIF) et Ciné+ pointe à 18,73 M€ (pour 124 films dont 112 FIF).

Le financement des chaînes en clair est resté stable pour un total de 121,9 M€ et 108 films financés (dont 99 FIF) avec TF1 (22,7 M€ sur 8 films), France 2 (33,18 M€ pour 35 titres), France 3 (22,38 M€ pour 32 films), M6 (25,94 M€ pour 12 films), Arte France (9 M€ pour 23 longs métrages). Les chaînes gratuites non-historiques de la TNT ont investi pour leur part 8,4 M€ pour 30 films préachetés (dont 29 FIF) avec notamment 11 films pour W9, 10 pour TMC, 6 pour C8 et 5 pour TFX.

Enfin, l'industrie cinématographique française maintient un niveau très élevé d’ouverture sur le monde avec 116 coproductions internationales en 2019 avec 35 pays étrangers : 61 majoritaires françaises (deux de moins que l’année précédente) et 55 minoritaires (comme en 2018). L’an dernier, les principaux partenaires étrangers du cinéma hexagonal ont été la Belgique (34 FIF et 9 minoritaires), l'Allemagne (14 FIF et 16 minoritaires), l'Italie (4 FIF et 15 minoritaires), la Suisse (4 FIF et 6 minoritaires) et l’Espagne (2 FIF et 5 minoritaires). A signaler également en 2019 trois productions minoritaires françaises avec la Grèce, trois avec la Pologne ou encore trois avec le Portugal.

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