28/08/2020 - Ce documentaire de Manuele Mandolesi, lauréat du Globo d’oro, se concentre sur le courage d’une famille qui transforme les terribles dégâts d’un tremblement de terre en opportunité

Ils ont vécu dans 6 logements différents en un an, entre les bungalows, caravanes et maisons de fortune. Mais pendant que les bulldozers étaient occupés à démolir des bâtiments délabrés et ramasser les décombres, ils ne songeaient qu'à monter de nouveaux projets et reconstruire. C'est l’histoire exemplaire d’une famille de jeunes éleveurs d'Ussita (dans la province de Macerata, dans la région des Marches) soudain privés de maison, comme 41 000 autres personnes, après le tremblement de terre dévastateur qui a frappé le centre de l’Italie il y a exactement quatre ans (le 24 août 2016), que le réalisateur Manuel a choisi de raconter dans le documentaire Vulnerabile bellezza [+lire aussi :
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fiche film], qui a gagné le Globo d'oro en juillet dernier et qui est à présent au programme du Festival de Trente et du Festival international du film de Nancy.

Michela Paris et Stefano Riccioni, avec leurs délicieux enfants de quatre et cinq ans, Emma et Diego, sont au centre de ce film, qui fait partie d’un projet plus vaste intitulé "La vulnerabilità della bellezza" englobant trois histoires liées au tremblement de terre, autour de personnages différents et dans différents langages, qui seront distribuées sur différentes plateformes. Un projet destiné à maintenir l’attention portée à ces populations du centre de l’Italie qui, après quatre ans, vivent encore dans des conditions précaires ou ne sont pas du tout parvenus à retourner sur leurs terres, parce que la reconstruction n’a pas encore démarré. Mandolesi a passé un an auprès de la famille Riccioni, du printemps 2017 au printemps 2018, à partir du moment où, douze mois après le terrible événement sismique qui a sinistré plus de 87 communes réparties entre les Marches, l'Ombrie et le Latium, ils se sont mis à reconstruire des stalles pour leurs animaux et à bâtir une nouvelle maison, qu’ils sont parvenus à réaliser grâce à la donation d’une personne privée.

Ce qui intéresse Mandolesi dans ce documentaire, ce n'est pas de dénoncer l’auto-apitoiement, mais de souligner le courage et le caractère travailleur de cette solide famille d'éleveurs vivant en contact étroit avec la nature qui, pour cette raison justement, en acceptent aussi les revers les plus négatifs : le tremblement de terre est un événement naturel qui peut représenter une occasion de renaissance et de changement, pour eux et pour leurs terres. "Nous avons la chance d’être ici et de pouvoir le raconter", répète Michela en pensant à ceux qui, quant à eux, ne sont plus, donc la seule chose à faire, c'est agir. On la voit au travail, avec son mari, dans les soins quotidiens qu'ils apportent à leur bétail et leurs enfants en bas âge, au rythme des saisons. On les voit ensuite imaginer de nouvelles stalles avec une vue à couper le souffle sur les montagnes. À un moment, Michela reçoit même un prix pour la biodiversité dans l’agroalimentaire, et c’est là qu’on comprend que l’élevage des Riccioni est spécial : ce sont des chèvres de la race Sopravissana, typique des monts Sibyllins et en danger d’extinction. Dans un moment de grande difficulté suite au tremblement de terre, ces éleveurs ont même réussi à agrandir leur troupeau, passant de 25 à 300 bêtes, pour produire de la laine, du lait et de la viande de très haute qualité.

L'autre personnage du documentaire, c’est le paysage, en particulier les montagnes : Mandolesi les montre régulièrement, dans toute leur beauté et avec leurs aspérités. C’est une terre majestueuse et vulnérable qui se meurt et parfois s'écroule, mais qui serait encore plus vulnérable sans le soutien et l'affection de ses habitants.

Vulnerabile bellezza, produit par Respiro Produzioni, a gagné le Prix Popoli DOC-CG Entertainment du meilleur film italien du Festival dei Popoli 2019 à Florence, de sorte qu'il est à présent disponible à la demande sur la plateforme CG Entertainment.

(Traduit de l'italien)