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NAMUR 2020

Critique : Petit Vampire

par 

- Joann Sfar adapte sa propre BD culte offrant à un public familial un divertissement drôle, tendre et audacieux, fort d’une galerie de personnages attachants

Critique : Petit Vampire

Sélectionné en compétition à Annecy, et lauréat de la Fondation Gan, Petit Vampire [+lire aussi :
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, le nouveau film d’animation de Joann Sfar est projeté au Festival International du Film Francophone de Namur, avant une sortie en salle le 21 octobre en France (distribué par StudioCanal) et le 28 en Belgique (distribué par Anga).

Auteur de bande dessinée, illustrateur, romancier, réalisateur, Sfar a plus d’une corde à son arc. Côté salles obscures, on lui doit deux longs métrages des fiction (Gainsbourg, vie héroïque [+lire aussi :
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et La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil [+lire aussi :
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), et un long métrage d’animation, Le Chat du Rabbin [+lire aussi :
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, qui était déjà une adaptation de l’un de ses bandes dessinées culte.

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Avec Petit Vampire, adapté du tome 1 des aventures du héros du même nom, sorti en 1999, et vendu à plus de 320.000 exemplaires, il s’adresse aussi bien à ses jeunes lecteurs qu’à leurs parents, qui le suivent sur différents supports.

Petit Vampire s'ennuie. Il a dix ans depuis trois cents ans et veut aller à l'école pour se faire un ami. Michel est orphelin, a des problèmes de comportement à l'école et se trouve tout à son aise quand il découvre l'univers enchanteur de son copain mort-vivant. L'amitié entre les deux garçons est instantanée mais le terrifiant Gibbous, créature surnaturelle à tête de Lune, qui a juré de détruire la joyeuse petite communauté de morts-vivants, dresse de nombreux obstacles en travers de leur route.

Les aventures du jeune trépassé s’enchaînent à un rythme soutenu, grâce à la malice et à la témérité du petit héros, mais aussi grâce à une galerie très réussie de personnages qui rivalisent de bons mots et de réactions cocasses. Bien sûr il y a Petit Vampire et son copain Michel, amis à la vie et surtout à la mort, qui trouvent l’un en l’autre de quoi apaiser leurs blessures. Petit Vampire, pour des raisons évidentes ("Ça fait 300 ans que j’ai 10 ans, je m’ennuie"), Michel parce qu’en tant qu’orphelin, il trouve enfin un public d’amis qui ne le regarde pas avec un regard compatissant, se sentant enfin (relativement) normal.

Aussi drôle que soit chacun des personnages, avec une mention spéciale pour Fantomate, le bouledogue un peu irascible mais sérieusement attachant à l’irrésistible accent marseillais, et pour Marguerite, néo-Frankenstein romantique qui pleure quand les méchants perdent dans les films, ils se distinguent surtout par leurs failles. Ce sont autant d’âmes en quête d’amour, cabossées par la vie - et la mort ! - qui font de leur mieux pour trouver leur compte avec les moyens du bord, jusqu’au grand méchant, Gibbous, à qui l’on a oublié d’apprendre que l’on ne pouvait pas forcer l’amour.

On ne s’ennuie pas une minute grâce à l’inventivité et à la richesse de l’univers crée par Sfar, et à la réussite de la direction artistique. On retiendra notamment la beauté des paysages où se sont échoués les deux bateaux fantômes des protagonistes principaux, une région vibrante et ensoleillée qui évoque avec douceur et une certaine nostalgie un Sud de la France fantasmé, cité portuaire semée de jolies rues pavées. Ou encore cette idée génialement illustrée, le cache-cache tableau, qui voit les petits morts-vivants se poursuivre de toile en toile, d’univers en univers. Sans compter la jolie déclaration d’amour aux films d’horreur des années 60, au coeur du génial ciné-club tenu par Petit Vampire et ses amis.

L’interprétation est à la hauteur du ton décomplexé et impertinent qui caractérise les dialogues et les situations, emmenée par un trio surprenant et réjouissant formé par Jean-Paul Rouve, Camille Cottin et Alex Lutz.

Petit Vampire est produit par Autochenille Productions, la société du réalisateur, StudioCanal et France 3 Cinéma, et Panache Productions et La Compagnie Cinématographique en Belgique.

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