email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

LONDRES 2020

Critique : Herself

par 

- Ce troisième long-métrage par Phyllida Lloyd est un travail convaincant et une histoire d’affirmation de soi galvanisante

Critique : Herself
Clare Dunne (à gauche) dans Herself

Le troisième long-métrage de Phyllida Lloyd, Herself [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Clare Dunne
fiche film
]
, a été projeté dans la section Amour du Festival BFI de Londres (7-18 octobre), après une première mondiale à Sundance plus tôt cette année. Il suit les deux premiers films de la réalisatrice anglaise : le film musical jukebox Mamma Mia! [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
(2008) et le biopic sur Margarethe Thatcher La Dame de fer [+lire aussi :
critique
bande-annonce
making of
fiche film
]
(2011), avec Meryl Streep dans le rôle-titre.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

L’histoire de Herself, scénarisé par Malcolm Campbell (What Richard Did [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
]
) et par l’actrice irlandaise Clare Dunne (qui joue aussi le personnage principal du film), s'articule autour des mésaventures d’une jeune mère dublinoise appelée Sandra (Dunne) qui a du mal à offrir à ses deux fillettes, Molly (Molly McCann) et Emma (Ruby Rose O'Hara), un foyer heureux, après avoir fui une relation de maltraitance avec son ex-mari Gary (Ian Lloyd Anderson). Sa vie dévastée semble arriver à un tournant quand son employeuse Peggy (Harriet Walter), médecin à la retraite, offre à Sandra un bout de terrain dans son jardin et lui prête de l’argent pour qu’elle y construise sa propre maison.

Le drame s’ouvre sur une conversation anodine et joyeuse entre Sandra et ses deux filles, suivie par une petite scène pleine de bonne humeur où le trio danse et chante tandis que le tube de Sia "Chandelier" joue à la radio. Ce moment idyllique est interrompu par l’arrivée de Gary, qui éteint la radio et demande fermement aux deux petites de sortir. Quand le couple se retrouve seul (enfin, a priori), Gary bat brutalement sa femme, avec une violence inimaginable. Cependant, au lieu de rester dans le jardin, l’une des deux fillettes, que sa mère avait avertie au préalable, court vers le magasin |e plus proche pour demander de l’aide. Ceci marque la fin d’un prologue assez captivant. On comprend alors que Sandra est présentement dans un logement temporaire avec Emma et Molly, que Gary n’est autorisé à voir qu'une fois par semaine.

Le film raconte l’histoire galvanisante d’une femme qui fait de son mieux pour protéger sa famille et elle-même. En dehors de quelques rares moments de joie, la brutalité du prologue donne le ton de toute l'histoire. Dans l’ensemble, Herself favorise le réalisme, et son récit n'est que très peu édulcoré.

Dunne livre une performance excellente, et son personnage et certainement taillé sur mesure pour elle. Elle parvient à composer le portrait d’une femme résistante qui n’est toutefois pas exempte de remords ou de doutes sur sa vie compliquée, ses relations avec les gens qu’elle aime et l'échec de son mariage. Les acteurs secondaires se débrouillent bien également. Parmi eux, Walter et Anderson se distinguent particulièrement. Le premier incarne une sorte d’"ange gardien" énergique et plein de compassion ; du second se dégage l’ambiguïté typique d’un homme violent qui a beaucoup de conflits non résolus avec lui-même et sa famille.

La seule fausse note du film est sans doute l'utilisation de la chanson “Titanium” de David Guetta et Sia, qui passe pendant que Sandra et ses amis avancent dans la construction de la maison. La chanson semble déplacée, et même si ses paroles peuvent faire allusion à la volonté de fer et à la confiance en elle qu'on trouve chez Sandra, ce choix fait trop explicatif (pour le dire gentiment) et ne se fond pas bien avec les visuels ou le ton de l’histoire.

Pour résumer, ce travail de Lloyd est convaincant et poignant. Les thèmes choisis sont chargés d'urgence et évoqués de manière à tirer une sonnette d’alarme montrant du doigt le patriarcat toxique, les difficultés que rencontre une mère célibataire et la crise des logements sans fin qui affecte le pays.

Herself a été produit par Ed Guiney et Rory Gilmartin pour la société irlandaise Element Pictures, avec Sharon Horgan et Clelia Mountford pour la société britannique Merman. Le film devait sortir dans les salles le 18 octobre, mais la date a été repoussée suite à une annonce faite la semaine dernière.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy