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BLACK NIGHTS 2020 Compétition

Critique : Submission

par 

- Iolanda Laranjeiro fait de l’effet dans ce film de Leonardo Antonio sur le viol dans le mariage, qui dérive dans le mélodrame

Critique : Submission
Iolanda Laranjeiro dans Submission

Avec ses premières scènes où l'on voit un couple heureux au bord de la mer et à côté de la Tour Eiffel, Submission [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Leonardo Antonio
fiche film
]
de Leonardo Antonio, présenté en compétition au Festival Black Nights de Tallinn, annonce son propos assez rapidement : ce qu’on voit en surface peut être trompeur et la violence peut s’insinuer dans n’importe quelle relation ou foyer "respectable". Lucia (Iolanda Laranjeiro dans une très bonne interprétation) découvre cela très vite, et fuit sa demeure élégante pour porter plainte contre son mari pour viol.

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Les policiers qu’elle rencontre sont hésitants, comme tous les gens auxquels elle va faire appel par la suite. Antonio n'a besoin que de quelques minutes pour établir la raison pour laquelle la plupart des agressions sexuelles ne sont pas dénoncées et pourquoi l’ensemble du processus, qui commence par une incessante litanie de questions intimes, est si dur et humiliant – surtout quand quelqu’un, notamment un "juge de la Sainte Inquisition", pense clairement qu'il n’est pas possible de violer sa propre femme. Quand il montre finalement son mari, qui relate en sanglotant les événements au procès, l’homme va jusqu’à appeler son comportement un "mal nécessaire". Et puis il y a la mention d'un "malentendu marital avec conséquences physiques"... Autant se cogner la tête contre le mur.

En écoutant aussi d’autres histoires, car Lucia va trouver un groupe de soutien qui traite de l’abus au sein d’une relation, Antonio montre à quel point il est dur d’admettre que le coupable est avec vous à la table du dîner tous les jours. Quelqu’un mentionne une épouse qui le bat, quelqu’un d’autre une partenaire physiquement dégoûtée par lui et, dans le cas de Lucia aussi, sa relation ne peut se résumer à une occurrence affreuse, tandis qu'il s'avère qu'un mari, bien éduqué mais avec des manières d'ours, devient de plus en plus conservateur et avide de contrôle et veut une femme au foyer sans accès à la contraception.

Malgré une longue scène de tribunal, Submission est, au bout du compte, un mélodrame et il semble accepter cette idée, que ce soit par sa bande originale un peu exagérée ou en introduisant à mi-chemin un nouveau développement qui rend les choses beaucoup, beaucoup plus compliquées. On a l'impression d'une histoire faite pour la télévision, même si Laranjeiro est très bien dans le rôle de "la victime pas vraiment typique" (si tant est qu'une telle chose existe), et quoique le film soit clairement fondé sur des recherches sérieuses, sur le plan cinématographique, la proposition aurait pu être meilleure. Ce qui ne veut pas dire qu'elle n'était pas nécessaire, tant que les gens continueront de demander pourquoi quelqu’un est resté au lieu d'essayer de comprendre qu’il n’y avait nulle part où aller.

Submission a été écrit, réalisé et produit par Leonardo Antonio avec la société portugaise Quattuor Pictures.

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(Traduit de l'anglais)

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