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FILMS / CRITIQUES Espagne

Critique : Amigo

par 

- Dans ce premier long-métrage par Oscar Martín, Javier Botet découvre que parfois, avoir un ami ne signifie pas avoir un trésor, mais une ordure à deux pattes avec des intentions perverses

Critique : Amigo
David Pareja et Javier Botet dans Amigo

La grande artiste mexicaine Paquita la del Barrio le chantait déjà dans cet hymne formidable à la mesquinerie intitulé "Rata de dos patas" (litt. "rat à deux pattes", ndlt.) : "Animal rampant, scorie de la vie, laideron malformé, sous-humain, spectre de l’enfer, maudite vermine, que tu m'as fait du mal…". Eh bien on dirait que c'est de cette mélodie fielleuse (un tube dans n’importe quelle salle de karaoké) que s’est inspiré le réalisateur Oscar Martín pour écrire le scénario de son premier long-métrage, Amigo [+lire aussi :
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, avec les deux acteurs principaux du film, Javier Botet et David Pareja.

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Leurs personnages ont des prénoms similaires aux leurs : Botet joue Javi, un pauvre homme condamné à son lit et sa chaise roulante après avoir subi un terrible accident, et Pareja joue David, qui est (comme il le dit lui-même) le seul ami du premier et se met à "devenir flou" quand il se retrouve sans médication après avoir emmené Javi dans une maison de campagne isolée, à la veille d’une tempête de neige, pour le soigner et s’occuper de lui... "affectueusement".

À peine deux personnages (plus deux actrices secondaires et une apparition surprise) pour un conte terrifiant débordant d'humour noir et de violence peu contenue qui rend hommage au cinéma fantastique de série B qui se faisait en Espagne autour des années 1970 et dont le grand héraut était Paul Naschy.

Amigo, primé à Cinespaña Toulouse et à Nocturna-Festival international du film fantastique de Madrid, en plus d’être passé, notamment, par Sitges et le Fantastic Fest d'Austin (Texas), est un "tour de force" physique et psychologique de la part des deux acteurs qui s'affrontent ici (qui sont, dans la vie, les meilleurs des amis et, dans d'autres films, des compagnons d’aventures humoristiques), dans un duel affolé entre les murs d’un seul lieu, à une époque passée où n'existent pas encore les téléphones portables qui permettraient d'appeler au secours.

En voyant le film, on perçoit aussi que les comédiens se sont éclatés à rendre ce combat sans limite morale, où Botet démontre qu’avoir interprété des êtres aussi extraordinaires que la petite Medeiros dans la saga REC [+lire aussi :
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, la mère fantôme dans Mamá [+lire aussi :
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ou encore l’extraterrestre dans The Queen of the Lizards [+lire aussi :
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, entre autres monstres, a été un formidable entraînement pour ce film presque totalement dépourvu d'effets spéciaux et de maquillage, mais au même niveau d’atrocité.

Avec son intrigue qui évoque par moments Misery, Mar adentro, The Humbling, Qu'est-il-arrivé à Baby Jane? (voire la série animée Heidi..., si elle avait été réalisée par Haneke) et, comme l’indique bien sa campagne de publicité, Intouchables [+lire aussi :
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, mais sur le mode malsain et pervers, Amigo (titre ironique s'il en est) surprend par sa prémisse transgressive, très inconfortable et pas faite pour tous les publics, et par le tableau qu'il dresse de la folie, de la dépendance et de l'extrême proximité entre l’amour et la haine quand la trahison se substitue à la confiance.

Amigo a été produit par El Ojo Mecánico. Il est sorti en Espagne vendredi et passe également sur HBO Roumanie.

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(Traduit de l'espagnol)

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