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INDUSTRIE / MARCHÉ France

Il y a différentes manières d'apprécier les films, mais les projections physiques restent importantes, font valoir les participants aux Rendez-vous du cinéma français

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- Les directeurs de festivals Carlo Chatrian, Vanja Kaludjercic et Mickaël Marin ont parlé des “Perspectives pour les festivals en Europe en 2021" lors d'une table ronde en ligne

Il y a différentes manières d'apprécier les films, mais les projections physiques restent importantes, font valoir les participants aux Rendez-vous du cinéma français
Dans le sens des aiguilles d'une montre à partir d'en haut à gauche : Mike Gubbins, Carlo Chatrian, Mickaël Marin et Vanja Kaludjercic lors de la table ronde en ligne

La 23e édition des Rendez-vous du cinéma à Paris, cette année organisée virtuellement du 13 au 15 janvier, a commencé ce mardi sur une Journée de l’industrie. Les participants étant invités à parler des ventes, de la promotion et de l'exposition des films français, Carlo Chatrian, du Festival international du film de Berlin, Vanja Kaludjercic, du Festival international du film de Rotterdam, et Mickaël Marin, du Festival international du film d'animation d'Annecy, sont intervenus pour évoquer les "Perspectives pour les festivals en Europe en 2021", notamment les leurs.

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Des perspectives qui, du fait de la pandémie actuelle, requièrent certainement une grande flexibilité de la part des organisateurs, souvent forcés, comme dans le cas de Berlin et Rotterdam, de mettre en place des programmes plus réduits de manière à, comme l'a fait valoir Kaludjercic, "donner à chacun des films l'attention qu’il mérite. […] De 270 films, nous sommes descendus à 45 ou 46, donc c’est une différence significative", a-t-elle dit. Au lieu de supprimer des sections qui contribuent à l’identité du festival, Berlin a également opté pour la sélection d'un plus petit nombre de films.

Cependant, la situation actuelle a également ouvert la porte pour des changements importants, car, comme l’a souligné Mike Gubbins, qui modérait la discussion, "les festivals étaient déjà dans une période de renouvellement et de changement", traitant des questions comme la diversité, les relations avec le public et un monde de plus en plus numérique. "Une chose qui a changé, et je trouve cela très intéressant, c’est que nous touchons de nouveaux publics, et c’est certainement une chose que nous avons hâte d’explorer davantage, a reconnu Kaludjercic. S'agissant des réalisateurs et de l’industrie, nous avons commencé à travailler avec eux très tôt, dans un effort pour comprendre quels sont leurs besoins et comment nous pouvons leur apporter ce dont ils ont besoin".

Cela signifie qu'ont aussi été inclus des titres déjà rattachés à une plateforme de streaming, a fait observer Chatrian. "En tant que directeur de festival, je me demande : 'Que pouvons-nous faire pour ce film ?' Il n'est pas seulement question de me faire plaisir à moi quand je sélectionne un film, l’idée est aussi de trouver une manière de le soutenir". Mais ce qui est en jeu pour lui, à présent, c’est la connexion entre les festivals et les salles de cinéma. "Un festival comme Berlin présente les premières de films qui pensent aussi à leur sortie dans les salles. L’année dernière, notre objectif était de soutenir les cinémas. C'est encore ce que nous voulons parce que sans eux, le mot 'cinéma' a un sens différent. Mais nous comprenons qu’il nous faut le faire d’une manière différente, et que la plateforme de streaming n’est pas le diable : elle peut soutenir cette connexion".

Si, comme l'a fait observer Kaludjercic, il serait difficile de remplacer les rencontres de hasard et la valeur des échanges informels, les festivals ont appris comment communiquer et créer des événements qui permettent des échanges utiles, y compris en dehors de leurs créneaux annuels. "Ce que nous avons hâte d’apprendre, c’est comment certains des événements que nous allons organiser entre deux festivals vont être reçus par le public", a-t-elle dit.

Mickaël Marin, d'Annecy, a promptement fait valoir le fait que les événements en ligne permettent d’accueillir plus de participants, notamment des gens qui n'auraient normalement pas la possibilité de venir. "C’est probablement une nouvelle opportunité pour soutenir les talents et leur donner une plus forte exposition que par le passé, a-t-il dit. Nous savons que les films d’animation peuvent avoir de grosses carrières internationales, et la plupart du temps, Annecy est une de leurs premières étapes. Grâce à la crise, nous avons dû améliorer cette capacité à soutenir les projets non seulement pendant le festival et pendant notre marché, mais aussi quand ils se rendent à un autre événement".

Il n’en reste pas moins que certaines choses devraient rester tout à fait inchangées. "Je me souviens encore de la projection de J'ai perdu mon corps [+lire aussi :
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de Jérémy Clapin en 2019. Ça a été merveilleux. On ne peut pas remplacer ça", se rappelle Marin. Et Chatrian d'ajouter : "Quand on pense à Berlin et à son audience, l'élément physique est essentiel. Quand il est devenu manifeste que ce ne serait pas possible, nous avons dû trouver une nouvelle formule. Il y a différentes manières de recevoir les films, mais quand je parle aux réalisateurs, même ceux qui travaillent avec les plateformes, la projection physique reste très importante". Tout comme le besoin de collaboration. "Cette pandémie a aidé l’Europe à penser de manière plus intégrée. S'il y a une manière de sortir de cette crise, elle va requérir plus de force que ce qu’une seule nationalité peut fournir, à la fois dans un sens politique et au niveau commercial".

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(Traduit de l'anglais)

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