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BERLINALE 2021 Compétition

Critique : Fabian – Going to the Dogs

par 

- BERLINALE 2021 : Ce film de Dominik Graf, situé à l’époque du déclin de la République de Weimar, ne parvient à être ni pertinent ni intéressant, malgré les louables efforts de ses comédiens

Critique : Fabian – Going to the Dogs
Tom Schilling dans Fabian – Going to the Dogs

Fabian – Going to the Dogs [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Albrecht Schuch
fiche film
]
, qui faisait partie cette année des prétendants à l'Ours d'or de Berlin, est l’adaptation du roman du même nom d'Erich Kästner, paru il y a 90 ans et connu parce que l'auteur y applique les techniques du cinéma, comme les coupes rapides, à son style d’écriture. Les mêmes astuces sont utilisées dans ce nouveau film de Dominik Graf, mais au lieu de constituer un choix radical, elles produisent une impression assez étrange, surtout si on ne sait pas ce qui les a inspirées au départ. Les glissements de caméra et les coupes soudaines, le style visuel (qui oscille entre un style contemporain et une allure inspirée de l’esthétique des années 1930) ainsi que l’addition d’images d’archives remontant à l’époque de la République de Weimar créent un surcroît de chaos et distraient trop le spectateur pour qu'il puisse se rapporter aux personnages principaux. Lesdits personnages sont l’aspirant-écrivain Fabian (Tom Schilling), son copain Labude (Albrecht Schuch) et la fille dont il est amoureux, l’étudiante en droit international du cinéma doublée d'une actrice en devenir Cornelia (Saskia Rosendahl).

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Chacun d'eux essaie de réussir dans un Berlin tourmenté par les fantômes de la Première Guerre mondiale, la récession et la montée du national-socialisme. À mesure qu'ils parcourent des universités, des bordels, des bars, des restaurants, des cafétérias, des chambres louées à bas prix et des maisons cossues, ils transforment la ville en leur propre labyrinthe, qui parfois ne fait que les rendre encore plus perdus, alors que d’autres fois, ils voudraient juste pouvoir s'échapper vers un endroit où ils se sentiraient à leur place.

L’ensemble aurait pu former un film très intéressant, si les coupes et autres fioritures de montage avaient été utilisées plus régulièrement et plus efficacement au moment de l’écriture du scénario et en assemblant l’histoire. Sur près de trois heures, tout cela devient épuisant et évoque à de nombreuses reprises un téléfilm mal scénarisé qui, pour une raison qu’on ignore, a voulu se concentrer sur le dialogue et répète sans cesse les mêmes informations et les mêmes événements, même si ceux-là n’ajoutent rien au récit. Tous les thèmes intéressants et pertinents par rapport à notre présent, comme la résurgence des groupes néonazis et le mouvement #MeToo dans l’industrie du cinéma, sont noyés dans des dialogues ineptes et des monologues en voix off.

Fabian – Going to the Dogs n'est regardable que grâce aux interprétations engagées de Rosendahl et Schilling, qui ont une excellente alchimie à l’écran et étincellent aussi dans leurs scènes individuelles. Comme souvent, l'élément humain s'avère plus divertissant que les batifolages au niveau de la forme et des coupes.

Fabian – Going to the Dogs a été produit par la société allemande Lupa Film. Les ventes internationales du film sont gérées par Les Films du Losange.

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(Traduit de l'anglais)

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