email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

INDUSTRIE / MARCHÉ France

Les cinéastes français sonnent l’alarme sur la prochaine chronologie des médias

par 

- Une centaine de cinéastes français de premier plan alertent contre une nouvelle chronologie des médias qui serait trop favorable aux plateformes

Les cinéastes français sonnent l’alarme sur la prochaine chronologie des médias
Les réalisateurs Jacques Audiard, Arnaud Desplechin et Claire Denis, parmi les signataires de la tribune

Jacques Audiard, Arnaud Desplechin, Claire Denis, Olivier Assayas, Michel Hazanavicius, Laurent Cantet, Stéphane Brizé, Olivier Nakache et Éric Toledano, Robert Guédiguian, Emmanuel Mouret, Michel Ocelot, Agnès Jaoui, Pierre Salvadori, Cédric Klapisch, Catherine Corsini, Philippe Faucon, Rachid Bouchareb, Emmanuel Finkiel, Claire Simon, Philippe Lioret, Philippe Le Guay, Martin Provost, Nicolas Philibert, Bruno Podalydès, etc. Publiée aujourd’hui dans le quotidien Le Monde, une tribune rassemblant une très grande partie de la crème des cinéastes français met les pieds dans le plat alors que se profile la deadline au 31 mars de la négociation interprofessionnelle (sans accord, c’est le gouvernement qui tranchera) en vue d’une réforme de la chronologie des médias (le timing des fenêtres de diffusion des films sur les différents supports à partir de la sortie salles) accompagnant la transposition du décret européen (lire l’interview d’Olivier Henrard, le directeur général délégué du CNC) instaurant des obligations de soutien à la création pour les puissantes plateformes SvoD. Et le jeune cinéma français ne manque pas à l’appel de cette tribune avec parmi les signataires Rebecca Zlotowski, Justine Triet, Jérémy Clapin, Sébastien Lifshitz, Houda Benyamina, Thierry de Peretti, Stéphane Demoustier, Bertrand Mandico, Louis-Julien Petit, Katell Quillévéré, Axelle Ropert et Carine Tardieu.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Morceaux choisis :

"Nous sommes inquiets pour l’avenir du cinéma. Le 31 mars, le gouvernement risque d’entériner un décret particulièrement favorable aux plates-formes de streaming en leur offrant une place avantageuse dans la chronologie des médias, en contrepartie d’investissements dérisoires dans le cinéma. On estime par exemple que Netflix, première d’entre elles avec ses 8 millions d’abonnés, investirait environ 18 M€ en préachats de cinéma français… A comparer avec les 104 M€ en 2019 de Canal+ qui, par des accords contraignants avec la profession, nous garantissent une centaine de films par an et une véritable diversité. Si le gouvernement passait en force, faisant fi de ces nécessaires accords interprofessionnels, cela aurait pour conséquence immédiate de fragiliser les partenaires historiques, et pousserait certains à s’aligner sur le modèle de ces nouveaux entrants. Que se passerait-il si, en toute logique et pour se protéger face à cette concurrence, Canal+ devenait à son tour une plate-forme soumise à des obligations bien moindres dans le cinéma ?"

"La chronologie des médias n’a rien de daté : c’est elle qui, grâce à des mécanismes sophistiqués, contraint les diffuseurs de cinéma à financer la création en amont. "

"Nous ne résistons pas pour les privilèges de notre petit terrain – nous nous battons pour que survive à l’échelle du pays un terreau fertile pour la création. "

"Nous sommes disposés à accueillir les plates-formes, mais ce sera à elles de s’adapter à la chronologie des médias et non l’inverse."

"Aujourd’hui, nos films existent grâce à un écosystème précieux et subtil du financement des œuvres, qui allie distributeurs indépendants, diffuseurs audiovisuels historiques, organismes nationaux et régionaux. C’est cet écosystème qui nous permet ensuite de faire vivre et vibrer le parc de cinémas le plus important d’Europe."

"Les plates-formes sont les bienvenues pour renforcer cet écosystème, mais nous ne signerons pas un accord qui risquerait de l’anéantir."

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy