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THESSALONIQUE DOCUMENTAIRES 2021

Critique : Through the Window Glass, Three Acts

par 

- Ce film du Grec Christos Barbas, qui documente deux mois dans une maison de retraite pendant le premier confinement, est un titre plaisant à regarder et porteur d’un message très humain

Critique : Through the Window Glass, Three Acts

Pendant la première vague de l’épidémie de Covid 19, une maison de retraite située à Agios Stefanos, au nord d'Athènes, est entrée dans un confinement total de deux mois. Le personnel a fait des tests et s’est enfermé avec les résidents, assurant ainsi une quarantaine totalement sûre pour les gens appartenant au segment le plus vulnérable de la population dont ils s'occupent. Trois semaines avant la fin de cette période, le réalisateur Christos Barbas et le chef-opérateur Michalis Geranios les ont rejoints pour documenter cette expérience encore unique au niveau mondial, ce qui a abouti au film Through the Window Glass [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, qui vient de faire sa première mondiale au Festival du documentaire de Thessalonique.

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À travers un mélange combinaison d’observation et d’interviews avec le personnel ainsi que les résidents de l'établissement, Barbas arrive aisément à toucher du doigt les thèmes principaux liés à ce genre d’institution, et à aborder la manière dont on perçoit la vieillesse et dont on la vit, et celle dont les docteurs, les infirmiers et infirmières et les autres membres du personnel gèrent leur travail tant dans un contexte ordinaire que dans des circonstances extraordinaires.

Cette maison de retraite en particulier s'en sort probablement mieux que d’autres établissements de ce type. Elle est propre, elle a été récemment rénovée, elle est bien équipée et le personnel est amical et gentil avec les patients. Comme le fait valoir une infirmière, pendant cette période, ils sont tous vraiment devenu une famille, ce qui, d’une certaine manière, a compensé le fait qu’elle passe autant de temps loin de sa famille à elle. Dans une scène où l'on voit les infirmières pendant leur temps de repos, la plupart semblent s’accorder sur le fait qu’elles se sentent mieux ici qu'elles ne se seraient senties à l’extérieur. La liberté de la vie normale a été si lourdement perturbée par les mesures liées à la pandémie qu’elles trouvent leur environnement volontairement limité libérateur : ici, au moins, on sait exactement pourquoi on est en isolement.

Un gérontologue de l’établissement explique qu’on considère le troisième âge de la mauvaise manière. Les vieillards ne sont pas "l’Autre", c'est nous dans plusieurs décennies. Ils requièrent plus que juste de la nourriture, du sommeil et être propre ; ce n'est pas parce qu’ils sont vieux qu’ils n’ont pas d’autres besoins, comme le reste d’entre nous. Dans une scène particulièrement joyeuse, les résidents ont l’occasion de voyager dans les îles ou dans leurs villes natales, au moyen de casques de réalité virtuelle.

Les patients eux-mêmes sont présentés de la manière la plus digne possible, qu’ils soient en train de faire leurs exercices physiques et mentaux quotidiens ou qu’ils parlent de leurs films et musiques préférés, ou de leur vie. "Je pense qu'à cet âge, il n'y a que du passé, pas de présent", dit une vieille dame très lucide. Quand on lui rappelle qu’elle est encore là, elle acquiesce, mais son regard porte une mélancolie dont elle sait qu'elle est désormais son lot. Un des résidents était concessionnaire Lamborghini, un autre travaillait dans le contrôle aérien, et bien qu’ils ne soient résolument plus les personnes qu’ils étaient avant, on voit bien que leur esprit est encore très vivant.

Quand leurs familles leur rendent visite, ils doivent rester de l’autre côté d’une vitre et se parler au moyen d'un téléphone (à un autre moment, le personnel ouvre la porte mais maintient une distance de 2 m entre eux), et quand ils placent leurs mains sur le verre pour se "toucher", inévitablement c'est touchant pour le spectateur aussi.

Through the Window Glass, un film réalisé autour d'un dispositif bien pensé et bien exécuté, est inévitablement sentimental, mais pas à l'eau de rose. S'il y a un film où une musique de piano solo (composée par le réalisateur lui-même) convient particulièrement bien, c’est ce joli documentaire sans prétention. Il trouve le bon équilibre entre les thèmes abordés et les gens qu'on y voit, ce qui en fait un travail plaisant à regarder, avec un message très humain. Ce film a été produit par la société grecque Timeline Productions.

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(Traduit de l'anglais)

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