CNC 2004, 504 millions d‘euros
par Fabien Lemercier
De bonnes nouvelles dans un climat morose. La révélation hier du budget 2004 du CNC - Centre National de la Cinématographie a confirmé la solidité du système de soutien au cinéma français. Avec des recettes vidéo relayant la dégradation de la fréquentation, le potentiel du prochain crédit d’impôt qui démarrera en 2004 pour contrer les délocalisations et de vastes projets pour le patrimoine, le cinéma français a encore de beaux jours devant lui.
Présentant un budget 2004 s’élevant à 504,27 millions d'euros, le directeur général du CNC, David Kessler a déclaré que la baisse de la fréquentation des salles françaises en 2003 (une prévision de -5,6 pour cent à 175 millions de spectateurs) était "un sujet d'inquiétude" sans que l’on sache encore "si c'est un phénomène conjoncturel ou structurel". Cependant, il a souligné que cette décrue était moins forte qu’en Grande-Bretagne (-9,6), Espagne (-12,3) et l’Allemagne (- 11,3) et que les films français conservaient leur niveau de part de marché dans l’Hexagone, avec 38,3 pour cent des entrées.
Moteur principal de la hausse des ressources 2004 du CNC issues du compte de soutien (+ 5,87 pour cent à 475,6 millions d’euros): le secteur de l’édition vidéo dont la contribution passe en un an de 15,3 à 32 millions d’euros (+ 122 pour cent), alors que les taxes sur les places de cinéma restent quasiment au même niveau (107,1 millions d’euros), comme les prélèvements sur les chaînes de télévision (117,5 millions d’euros).
Du côté des dépenses, l’accent sera mis en 2004 sur la préservation du patrimoine avec l’installation de la Cinémathèque française et de la Bibliothèque du Film (BIFI) au 51 rue de Bercy : une opération qui va bénéficier de 11,35 millions d’euros. Mais la coproduction internationale fait également partie des priorités avec une hausse de 6 pour cent à 4,248 millions d’euros des dotations à Eurimages et de 7 pour cent à 1,88 million d’euros des autres aides aux coproductions avec l’étranger.
En 2004, 246,79 millions d’euros du compte de soutien iront au 7e art (206,97 à l'audiovisuel), dont 93,9 millions pour le soutien sélectif (+12,9 pour cent) et 152,9 millions d'aides automatiques. A noter notamment, la hausse de l’Avance sur Recettes à 21,2 millions qui permettra d’aider deux films de plus et le bond de l’aide au développement qui passe de 1,3 à 3 millions d’euros.
Mais deux révolutions vont se produire en 2004. L’instauration du crédit d'impôt en faveur de la production audiovisuelle va replacer la France dans la course à l’attractivité des sites de tournage et de post-production menée par l'Allemagne, l'Irlande, la Grande-Bretagne et la Belgique. Et la mise en place de fonds d'aides à la production par les collectivités locales avec participation de l'Etat (10 millions d’euros de budget) va aussi ouvrir de nouvelles fenêtres de financement pour la production cinématographique française.
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