08/07/2021 - Ce drame d’adolescents explore le phénomène du harcèlement via les réseaux sociaux qui est en train de se répandre chez les jeunes

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fiche film], le premier long-métrage de la réalisatrice macédonienne Dina Duma, en lice dans la sélection officielle de la 55^e édition du Festival du film de Karlovy Vary (KVIFF), traite de la question du cyberharcèlement chez les jeunes. Quand elle se lance dans l’écriture du scénario (avec le monteur Martin Ivanov, connu pour son travail dans Secret Ingredient [+lire aussi :
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fiche film]), Duma, née en 1991 à Skopje, pense qu’elle exagère peut-être, tant elle espére secrètement que la violence entre jeunes, qu’elle a connue avec sa génération, appartient au passé. Or, la situation n’a manifestement pas évolué dans le bon sens. Elle a simplement migré sur les réseaux sociaux. Cette découverte a donc motivé la célèbre réalisatrice à réaliser un film comme celui-ci et à lancer le débat, en portant son attention sur cette jeune génération de femmes qui souffre. "Nous devons parler du "slut-shaming", que l’on pourrait traduire par "la chasse aux salopes", parce que c’est une réalité bien plus courante que les parents ne l’imaginent," déclare Duma, qui souhaite établir des passerelles entre la jeune génération et les adultes.

L’intrigue tourne autour de deux adolescentes dont l’amitié est menacée lorsqu’elles doivent faire face aux conséquences cruelles de leur comportement manipulateur, à savoir le meurtre accidentel d’une camarade de classe. Dressant le portrait d’une communauté adolescente pour laquelle avoir toujours plus de followers compte davantage qu’entretenir de véritables relations, le film remet en question l’environnement dans lequel les jeunes d’aujourd’hui sont éduqués.

Ce film est le fruit d’une collaboration avec la société macédonienne List Production, représentée par Marija Dimitrova, et il est coproduit avec Added Value Films (Kosovo), Videa Production (Monténégro) et Arizona Productions (France). L’équipe a organisé très tôt le casting, car le film était censé se faire avec des acteurs non professionnels et la réalisatrice tenait à rencontrer toutes les filles de Skopje âgées de 15 à 18 ans. Très rapidement cependant, le casting est devenu une étude de cas : "les filles nous faisaient naturellement part de leurs expériences et au cours de ces entretiens, je réalisais à quel point la situation était alarmante. Elles pouvaient toutes incarner mon histoire dans la mesure où le slut-shaming était leur quotidien. Les réseaux sociaux et leur manière de se présenter sur cet espace étaient ce qui comptait le plus pour elles. Le point commun entre leurs différentes expériences était qu’aucun adulte ne s’occupait de ces problèmes, que ce soit à l’école ou à la maison. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé l’importance d’en parler dans un film. " Les jeunes Antonija Belazelkoska and Mia Giraud, les deux héroïnes, ont fait partie des découvertes de Dima.

Sisterhood a été présenté au Connecting Cottbus en 2016. Le film a ensuite été développé avec le soutien des programmes Nipkow et LIM — less is more, dans lesquels Dima a participé en 2017. Elle a également bénéficié des conseils des experts du First Cut Lab Balkans en 2020. Les organismes derrière le financement de la production sont l’Agence macédonienne du cinéma, le Kosovo Cinematography Center et le Centre du cinéma du Monténégro. Les ventes internationales sont gérées par Cercamon (Émirats arabes unis).

(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)