email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

FILMS / CRITIQUES Tanzanie / Irlande / Suisse

Critique : Samira’s Dream

par 

- Ce documentaire par Nino Tropiano est un récit sincère sur la vie de Samira, qui rêve de devenir une femme indépendante grâce à l’éducation

Critique : Samira’s Dream

Samira’s Dream, le nouveau documentaire de Nino Tropiano, raconte une histoire simple, mais extrêmement sincère. Le film a récemment été présenté en avant-première dans le cadre du Festival du film de Zanzibar (20 au 25 juillet). Partenaire du festival africain, Cineuropa a organisé plusieurs projections dans des villages locaux, ainsi que des débats sur le rôle de l’éducation dans l’autonomisation des femmes tanzaniennes.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Au cours des deux dernières années, le documentaire de Tropiano a été présenté dans une vingtaine de festivals, parmi lesquels le Festival du film de Matera, la Semaine du Cinéma au Cameroun, l’IFI Documentary Film Festival en Irlande et le Festival du film indépendant de Rome. Formé à l’IADT de Dublin, Tropiano a réalisé, avant de travailler sur ce long-métrage, d’autres œuvres de non-fiction comme Chippers et My Daughter Makes the Madonna.

Dans Samira’s Dream, le réalisateur, originaire de Monopoli, décide de suivre la jeune femme du titre. Samira, vingt ans, vit à Nungwi, un petit village de pêcheurs sur l’île de Zanzibar. Elle a grandi dans une société musulmane respectueuse des traditions, qui la pousse à se marier. En voix off, le réalisateur nous apprend que sa rencontre avec Samira s’est faite presque par hasard. Il est tombé sur un groupe de femmes de la région qui ont accepté de raconter leur histoire. Cette rencontre fortuite a donné lieu à un travail de recherches intense couvrant sept années de la vie de la jeune femme.

Contrairement à d’autres tanzaniennes de son âge, Samira a de grands rêves et aspire à devenir une femme indépendante. Mais elle veut également se marier et devenir mère, et de toute évidence, elle ne voit pas de problème à être également une femme performante. Elle croit au pouvoir de l’éducation pour accéder au savoir, à la connaissance et à l’indépendance financière. Ce qui est banal et totalement acceptable dans la société occidentale fait d’elle une rebelle dans la société extrêmement patriarcale et religieusement conservatrice dans laquelle elle vit. C’est d’ailleurs le fil conducteur du documentaire de Tropiano. En dressant le portrait de Samira qui, progressivement, prend sa vie en main, il raconte une histoire d’autonomisation.

Hormis quelques interventions en voix off, qui permettent à Tropiano de lier en douceur les scènes entre elles et de fournir un minimum de contexte, le réalisateur et ses deux directeurs de la photographie, Vittoria Fiumi et Pina Mastropiero, optent pour une approche contemplative. Avec prudence et discrétion, ils accèdent naturellement à la vie de Samira. Malgré la multitude de voix off, le film reste centré sur la jeune femme, qui petit à petit devient l’héroïne d’une parabole intéressante à mesure que ses ambitions grandissent, ainsi que les combats qu’elle doit mener et les démons du passé qu’elle doit affronter. À cet égard, l’un des aspects cruciaux de sa vie est le décès prématuré de sa mère et la relation conflictuelle qu’elle entretient avec son père qui, après la perte de sa femme, s’est marié deux fois.

La scène finale, tournée en janvier 2021, est intéressante pour les spectateurs, mais plus encore pour Samira, qui devient élément actif du cercle vertueux susceptible de donner aux femmes de Tanzanie l’espoir nouveau dont elles ont tant besoin. Tout bien considéré, le documentaire de Tropiano remplit sa mission. Il raconte une vie passionnante, mais rappelle également au spectateur l’importance de l’éducation dans la lutte pour la liberté et la réussite. Tout comme dans le film, c’est un message universel qui peut toucher.

Samira’s Dream est une production de la société dublinoise Fall Films, coproduite par Framevox (Suisse), avec le soutien de Simon Cumbers Media Fund (Irlande), du programme Creative Europe – MÉDIA (Union européenne) et de l’ambassade de Tanzanie en Suisse.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy