email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

LOCARNO 2021 Cineasti del presente

Critique : Zahorí

par 

- Le premier long-métrage de Marí Alessandrini est un voyage magique aux limites du monde, où le bruit de la ville cède le pas à l’introspection, où tout semble encore possible

Critique : Zahorí

Marì Alessandrini, réalisatrice argentine formée à la Haute École d'art et de design (HEAD) de Genève, est en lice dans la section Cineasti del presente du Festival de Locarno (où elle a remporté l’année dernière le prix de production The Films After Tomorrow) avec son premier long-métrage, le touchant Zahorí [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Marí Alessandrini
fiche film
]
. Le film est un véritable hommage à la diversité : genres, ethnies, religions. La jeune héroïne du film, gardienne de différentes cultures et représentante d'un genre hybride qui rompt avec la binarité pour explorer l’animalité qu’elle sent au fond d'elle, nous apprend à défier les conventions la tête haute pour construire un futur où tous pourront trouver un espace où exister.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Zahorí raconte l’histoire de Mora (interprétée par une débutante à l'écran, la magnétique Lara Viaena Tortosa), une fille de 13 ans qui vit dans un lieu complètement isolé, à la frontière entre le Chili et l’Argentine, avec son petit frère Himeko et ses parents, deux idéalistes qui ont décidé de réaliser leur rêve : celui de vivre en semi-autarcie en cultivant leur propre potager au cœur des immenses steppes patagoniennes. Vivre son adolescence dans un endroit aussi éloigné de tout, qui déborde de mysticisme et incite à la liberté la plus totale, est une expérience unique. Cependant, les lieux communs liés au sexe biologique qui nous est attribué à la naissance ou liés à nos origines parviennent même jusque-là, comme une plante vénéneuse qui s’insinue entre les murs de la seule école que tous les enfants de cet endroit peuvent fréquenter. Ni étrangère, ni autochtone, ni femme, ni homme, Mora se sent "gaucho". C'est dans le quotidien des gardiens solitaires d’une tradition ancestrale, dans le rapport profond qu'ils instaurent avec la nature et les animaux que Mora se reconnaît. Son rêve, presque fou, l'amène à regarder en elle, jusqu'à ses tréfonds, pour y chercher sa véritable identité : hybride, animale et en constante mutation. Le tournant de ce parcours initiatique vient avec la fugue de Zahorì, le précieux cheval blanc de son seul mentor, le vieux Nazareno, qui l'oblige à tout abandonner et à se mettre à l’épreuve pour comprendre jusqu’à quel point elle est vraiment capable de repousser ses propres limites. C'est à travers un dialogue intense et mystérieux avec la nature, à la fois féconde et cruelle, que Mora laisse petit à petit son enfance derrière elle pour s’imposer comme personne. Seule et unique héroïne de sa vie, elle se laisse transporter par le vent, caresser par le soleil et par le son des sabots de Zahorì, se libérant enfin des limites que la société a créées pour elle.

Ce premier long-métrage de Marì Alessandrini exalte sans embarras les fragilités qui définissent chacun de nous au-delà de nos différences. Le film nous transporte dans un lieu sans temporalité et sans frontières pour nous permettre de rêver à un avenir différent, beaucoup plus inclusif et généreux.

Zahorí a été produit par Le Laboratoire Central (Suisse), qui s'occupe aussi de ses ventes internationales, en coproduction avec El Calefón (Argentine), Cinestación (Chili) et Norte Productions (France).

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'italien)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy