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VENISE 2021 Giornate degli Autori

Critique : Lovely Boy

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- VENISE 2021 : Tendance à l’autodestruction et tentative de renaissance sont les deux pôles entre lesquels oscille le passionnant deuxième long-métrage de Francesco Lettieri, ancré dans le monde de la musique trap

Critique : Lovely Boy
Enrico Borello et Andrea Carpenzano dans Lovely Boy

C’est dans un studio de tatouage que commence le nouveau long-métrage de Francesco Lettieri, Lovely Boy [+lire aussi :
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, présenté hors-compétition en clôture de la 18e édition des Giornate degli Autori de Venise. Ce sont justement les tatouages sur le visage du héros (qui partent d'une petite inscription sous l’œil au début, et finissent par lui recouvrir presque toute la figure) qui indiquent au cours du film les différentes phases de sa vie, de même que la couleur de ses cheveux, d’abord rouge feu puis aux teintes de plus en plus fanées avec le passage du temps. Le deuxième long-métrage du réalisateur d'Ultras [+lire aussi :
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(2020), qui se penchait sur les franges les plus extrêmes du hooliganisme footballistique, plonge dans un autre univers aux codes bien définis : celui de la musique trap (où les visages tatoués sont un must), sur les traces d’un jeune talent en pleine ascension qui se retrouve précipité dans la spirale de la drogue et qui est obligé de tout abandonner pour se sauver.

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"Le rap a des contenus, nous non. C'est fait exprès". Nic (Andrea Carpenzano), dont le nom artistique est Lovely Boy, fait son chemin avec son camarade Borneo sur les planches de la scène musicale trap romaine. Leurs chansons parlent des drogues, d’argent et de femmes. Ils sont doucement poussés par leur imprésario affamé et infatigable (Riccardo De Filippis), qui passe son temps à négocier des contrats avec des maisons de disques et des featurings "qui déchirent". Alors qu'il est en route vers le succès, Nic se montre indifférent à tout ce qui l'entoure. La seule chose qui semble l'intéresser, c’est la défonce, que ce soit avec de la cocaïne, du speed, du hashish ou de l'ecstasy. Il se fait toujours attendre (aux concerts, aux tournages de clips, dans les studios d’enregistrement), contrairement à Borneo, toujours présent et ponctuel, ce qui commence à créer de multiples tensions.

À un moment, le récit fait un bond en avant, et on retrouve Nic dans un centre de cure pour toxicomanes, sur les Dolomites, à nettoyer les box des chevaux et à participer (sans piper mot) aux séances collectives. "Ici, nous misons sur les relations plus que sur la pharmacopée", explique l'empathique directrice de cette communauté (Federica Rosellini), mais Nic, qui est le plus jeune patient, est réticent, il a du mal à s’intégrer et il ne communique qu'avec Daniele (Daniele Del Plavignano, qui a vraiment travaillé dans une communauté pour toxicomanes de ce type), un homme mélancolique, ancien junkie, qui se consacre à présent à aider les autres à se libérer de leurs dépendances.

Lovely Boy est entièrement construit sur des allers-retours constants dans le temps, entre, d'une part, les ambiances romaines scandées par les concerts, les fêtes, les rails sniffés aux toilettes, les trahisons professionnelles et sentimentales (la petite amie de Nic est interprétée par Ludovica Martino) et, d'autre part, les montagnes du Haut-Adige parmi lesquelles se trouve la communauté, avec sa vie simple et ses règles, où les plus responsables vont faire les courses pour les autres et où quelqu'un raconte comment la drogue lui a, littéralement, et paradoxalement, sauvé la vie.

Le film montre souvent Nic en train de se droguer, mais ne dit pas grand chose sur lui. Il n’approfondit pas ses pensées : ici, le vide existentiel se passe d’explications. Élan d'autodestruction et tentative de renaissance sont les deux pôles entre lesquels oscille le récit, par lequel on se laisse facilement happer (en partie grâce à la belle présence scénique de Carpenzano) et qui dresse également le tableau sincère et affectueux d’une communauté d’ex-toxicomanes en lutte constante avec leurs démons et de dangereuses rechutes éventuelles.

Lovely Boy a été produit par Indigo Film et Vision Distribution, qui s'occupe aussi de sa distribution. Il arrivera le 4 octobre en première TV absolue sur Sky Cinema et en streaming sur NOW. Les ventes internationales du film sont gérées par True Colours.

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(Traduit de l'italien)


Galerie de photo 10/09/2021 : Giornate degli Autori 2021 - Red carpet : Lovely Boy

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© 2021 Fabrizio de Gennaro for Cineuropa - fadege.it, @fadege.it

Galerie de photo 10/09/2021 : Giornate degli Autori 2021 - Lovely Boy

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