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CANNES 2022 Marché du Film

À Cannes, des experts discutent de la circulation des films européens

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- CANNES 2022 : La conférence, organisée par l’Observatoire européen de l’audiovisuel, a exploré en profondeur les difficultés et les bonnes pratiques en matière de circulation des films européens

À Cannes, des experts discutent de la circulation des films européens
Un moment du débat

Le 21 mai, la scène principale du Marché du Film a accueilli une nouvelle conférence organisée par l’Observatoire européen de l'audiovisuel. La présentation, intitulée "La circulation des films européens : la disponibilité est-elle suffisante ?", modérée par les représentants de l’Observatoire Maja Cappello et Martin Kanzler, avait pour objectif d’explorer les stratégies destinées à stimuler la circulation des films européens.

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Les participants étaient : Giuseppe Abbamonte, directeur de la politique des médias à la Commission européenne, Sabine Chemaly de TF1 Studio, Mathilde Fiquet, secrétaire générale de la CEPI (Coordination européenne des producteurs TV indépendants), Amélie Leenhardt d'ARTE, Susanne Nikoltchev, directrice exécutif de l'Observatoire européen de l'audiovisuel, Joan Sala de Filmin et du Atlàntida Film Fest, Edith Sepp, vice-présidente de l'association EFAD et DG de l'Institut estonien du cinéma, Marc Smit de Cinéart, Patrizia Simone, analyste à l'Observatoire, et Sophie Valais, analyste juridique à l'Observatoire.

Après une introduction par Nikoltchev et Kanzler, Simone a fourni quelques chiffres sur la circulation des titres européens. Sur la période 2015-2019, une moyenne de 2000 films européens ont été produits chaque année, et sont sortis en salle sur trois marchés environ, cinq en VàD. Six titres sur dix ans ont eu droit à des lancements nationaux, très peu ont eu une distribution plus large.

Du point de vue de la diffusion, cependant, les films européens représentent une part significative de l’offre cinématographique : 59 % des films lancés dans les salles et 32 % des lancements VàD. En terme de disponibilité, environ 6100 films sont lancés chaque année en Europe et au Royaume-Uni et 42 000 titres sont disponibles sur les plateformes. En moyenne, chaque pays lance 450 films au cinéma par an et 1000 en VàD. "Compte tenu des limites de capacité, et des différences régionales en termes d’offre et de demande, il serait difficile de s’attendre à avoir des films qui sortent partout", a dit Simone, ajoutant que le succès en salle, mesuré en nombre d'entrées vendues, est intimement lié à la présence VàD, puisque "les films européens avec des résultats supérieurs à la moyenne dans les salles sont plus que susceptibles d’apparaître sur les catalogues VàD".

Sur le sujet de la vente et la distribution de film nationaux et non nationaux, Chemaly a reconnu que ces deux types de films sont traités différemment, mais elle a ajouté que cela ne dépend pas seulement du pays de production. Il existe d’autres facteurs, notamment les plans de distribution des films et s'il s'agit de films d'auteurs, de films “cross-over” ou de titres grand public : "Chaque film est un prototype, il est vraiment difficile de connaître la recette du succès". De son côté, Smit a souligné l’importance de "créer le désir" pour chaque film à travers des campagnes marketing efficaces. Sala a abordé le sujet de la disponibilité des talents, qui sont plus difficiles à impliquer quand il s’agit de film non-nationaux.

Par rapport à l'interception de catégories de public bien définies, Sala a expliqué la manière dont l’équipe de Filmin essaie de "connecter le catalogue avec l’actualité". "C’est la meilleure façon de travailler avec de gros catalogues. Nous avons plus de 15 000 titres, dont 70 % sont européens", a-t-il ajouté.

Fiquet a souligné qu'une des grandes valeurs ajoutées du cinéma européen est la diversité. Bien que ceci rende notre scène riche sur le plan artistique, il est plus difficile, de fait, de produire des titres qui vont avoir un vaste succès partout sur le continent, compte-tenu des différences culturelles. Elle a ajouté que l’éducation peut jouer un rôle crucial en termes de "découvrabilité" et elle a précisé que la transparence des données au niveau des plateformes VàD est fondamentale pour favoriser la circulation de ces films.

Valais a ensuite évoqué les cadres normatifs européens les plus récemment établis, notamment l’article 13, qui requiert un quota minimum de 30 % de travaux européens dans les catalogues VàD, ainsi que d'encourager les contributions financières vers la production, les investissements directs et les fonds nationaux pour le cinéma. Elle a aussi parlé des nouvelles priorités de financement de l’Europe, à savoir la circulation transfrontalière, la coopération entre les sociétés, le développement du public et une bonne connaissance des politiques.

Après une petite conversation entre Cappello et Abbamonte sur l’engagement de la Commission européenne pour ce qui est soutenir la remise sur pied du secteur et sa transformation pour le rendre plus compétitif sur le plan mondial, le second des deux intervenants a invité Sepp et Leenhardt à monter sur la scène.

Leenhardt a retracé la "success story" d’ArteKino, un festival en ligne qui a lieu tous les ans en décembre et met en avant les jeunes réalisatrices d'Europe. L’événement a permis d'attirer de nouveaux publics en dehors du pays de production de films, ce qui a eu l’effet de favoriser la sélection de ces films à d’autres festivals et leur vente sur d’autres territoires.

Vers la fin de la discussion, Sepp a mentionné les objectifs que s'est fixés l'association EFAD pour 2030 et le fait que les différents fonds discutent activement sur la question d'allouer plus de ressources ou pas pour la promotion. Smit a argumenté que la règle des 30% et le géoblocage favorisaient la disponibilité et la monétisation des travaux européens, permettant aux créateurs de négocier de meilleurs contrats avec des interlocuteurs comme Amazon et HBO. Sepp a ajouté que la circulation n’est pas une question qui ne concerne que les nouveaux titres, mais qu'il s'agit aussi de préserver le patrimoine cinématographique, et qu'il faut pour cela plus de ressources, ainsi qu’une stratégie commune.

L’événement s’est conclu sur un dialogue entre les intervenants et l'assistance.

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(Traduit de l'anglais)

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