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SÉRIE SERIES 2022

Critique série : Cómo mandarlo todo a la mierda

par 

- La série HBO Max de Jaime Olias et Pablo Sanhermelando Blanes nous plonge dans les peurs et les ambitions de jeunes adultes en 2022

Critique série : Cómo mandarlo todo a la mierda
Naira Lleó (au centre) dans Cómo mandarlo todo a la mierda

Du balai, les milléniaux : l'heure est venue pour la génération Z de prendre le devant de la scène. Après le lancement réussi de HBO Max en Espagne en octobre 2021 (lire l’article), le streameur a investi sur place et produit une ambitieuse série originale espagnole, et ce juste à temps pour un lancement estival, par dessus le marché ! Et la chance est de notre côté, car il se trouve que Cómo mandarlo todo a la mierda [+lire aussi :
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de Jaime Olias et Pablo Sanhermelando Blanes, récemment projeté à Série Series, ne se contente pas de tenter de séduire son public avec de la musique entraînante, des couleurs vives et une devanture éclatante : la série propose qui plus est une solide immersion dans les angoisses et aspirations des jeunes adultes en 2022.

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Au fil de ses six épisodes de 22 minutes, on suit un groupe de lycéens qui se lancent dans un voyage impromptu sans la présence d’adultes – quoiqu'un personnage en particulier se détache. Il s'agit d'Alba (Naira Lleó), une fille un peu introvertie qui vit avec son grand frère mafieux, évite tout contact avec les autres à l’école et mise sur le casque qu'elle a toujours sur les oreilles pour s’évader du quotidien. Le premier épisode commence sur une scène où Alba arrive à l’école, sur un accompagnement musical parfait pour cette séquence (par Goa feat. Fish Narc), et apprend que son voyage de classe annuel a été annulé à cause de problèmes administratifs. Rien de bien dramatique, mais le spectateur pourrait considérer que c’est seulement la première de la longue liste de déceptions que les adultes vont infliger à nos énergiques jeunes héros tout au long de la série.

Très vite après cette annulation, un groupe très soudé de camarades de classe d'Alba, dont une fille qui pourrait bien lui plaire (jouée par Malva Vela, qu'on a vue dans El reino [+lire aussi :
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de Rodrigo Sorogoyen), décide de prendre eux-mêmes les choses en main. Après tout, ce voyage annulé est une opportunité géniale de mettre les bouts seuls, sans devoir le dire à leurs parents. "Où est-ce que vous allez, les gars ?", demande Alba. "On ne sait pas", repond un des garçons comme si c’était une évidence. Lasse de tout et authentiquement effrayée par la dernière combine de son grand frère, Alba saute sans demander dans la caravane de ses camarades. Son plan initial est de tous les gruger et de partir avec leur van, mais elle pourrait bien, en fait, trouver réconfort et confiance dans les relations qu’elle est sur le point de nouer.

Par son périple improvisé guidé par le destin, Cómo mandarlo todo a la mierda évoque d'emblée des séries comme The End of the F***ing World et I Am Not Okay With This, deux fictions qui suivent des personnages appartenant à la génération Z (c'est-à-dire qu'ils sont nés entre 1997 et 2010, après les milléniaux de la génération Y et avant la jeune génération dite Alpha) et mettent l'accent sur leur manque de perspectives dans une société menée par des boomeurs hypocrites (c'est du moins comme ça qu'ils les considèrent). Qu'on parle du frère d'Alba ou des enseignants blasés de l’école, l’âge adulte est à leurs yeux irresponsable et menteur, voire totalement dangereux. Cómo mandarlo todo a la mierda (qui fait écho, visuellement, à la photographie des films d’adolescents réalisés par Larry Clarke dans les années 1990), suggère qu’une rupture radicale est la seule manière pour nos lycéens d'arriver à comprendre les raisons de la déraison de leurs parents – un "merci, mais non merci" insolent envoyé en pleine face des adultes, qui proposeraient plutôt une confrontation intergénérationnelle, et une coupure profonde mais bénéfique, poétiquement soulignée par l’intervention, dans beaucoup de scènes, d'animaux libres et d'animaux captifs (un oiseau qui se pose sur un cable électrique, un chien qui aboie au bout de sa laisse, une coccinelle qui prend son temps pour s’envoler...).

En somme, Cómo mandarlo todo a la mierda est une série amusante qui se laisse bien dévorer, et qui fait figure d'ajout lumineux et indé à la liste grandissante des populaires shows britanniques et américains sur notre soi-disant jeunesse perdue. Les plus grands pourraient avoir du mal à faire confiance à la génération Z après l’avoir vue mais après tout, tout foutre en l'air offre toujours une occasion de recommencer à zéro…

Cómo mandarlo todo a la mierda a été produit par la société espagnole Boomerang TV. La série est disponible sur HBO Max depuis le 2 juillet.

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(Traduit de l'anglais)

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