email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

SAN SEBASTIÁN 2022 New Directors

Critique : Fifi

par 

- Jeunesse, avenir et classes sociales : Céleste Brunnquell brille dans le premier long métrage subtilement simple et plein de charme de Jeanne Aslan et Paul Saintillan

Critique : Fifi
Céleste Brunnquell dans Fifi

"J’ai l’impression d’être au bon endroit au bon moment". L’une vient des quartiers populaires, l’autre est un fils de la petite bourgeoisie, et leurs routes se croisent de manière très imprévue. Que sortira-t-il de cette rencontre ? De l’amour ? De nouvelles perspectives ? Tel est le sujet de Fifi [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, l’ingénieux premier long métrage du duo français Jeanne Aslan - Paul Saintillan, découvert dans la compétition New Directors du 70e Festival de San Sebastián.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

La jolie Fifi (Céleste Brunnquell qui confirme son potentiel après Les Éblouis [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
et la première saison de En Thérapie) a 15 ans. Son milieu culturel ? Une famille nombreuse (sept enfants de la vingtaine à un bébé, sa mère et un beau-père), vivant comme des "gitans" dans la difficulté économique (factures impayées, allocations des unes faisant subsister les autres, petits vols, etc.) et dans l’ambiance tumultueuse, affectueuse mais rude (alcoolisée à la bière) et très bruyante d’un appartement de barre HLM de la périphérie de Nancy, dans l’Est de la France. C’est l’été, la pause scolaire et Fifi traverse la ville sur son vélo quand un hasard (elle croise à la boulangerie une ancienne camarade de classe, la fille d’un dentiste, sur le point de partir en vacances avec ses parents) et une impulsion (elle subtilise les clés de la maison) la précipitent vers une rencontre totalement inattendue. Car Fifi s’installe pour le week-end dans la belle villa désertée mais Stéphane, (Quentin Dolmaire), le fils de la famille, 23 ans et étudiant en école de commerce à Paris, surgit le lendemain à l’improviste. Le jeune homme, gentil, ironique et auto-dépréciatif, traverse une phase de doute existentiel ("les amis qui ont changé, on le regrette un peu, et ceux qui n’ont pas changé, ce n’est pas mieux") et passe l’éponge sur l’intrusion de Fifi, lui proposant même de l’aider pour un job d’été à domicile de mise sous enveloppes de prospectus. Nos deux protagonistes vont donc apprendre à se connaître, à jauger le fossé social qui séparent leurs deux mondes, à réfléchir sur eux-mêmes et à tisser des liens…

Bâti sur un excellent scénario (écrit par les deux cinéastes avec la collaboration d’Agnès Feuvre), Fifi tisse son intrigue méthodiquement, démontrant une grande subtilité sous son apparence assez simple. L’alchimie du jeune duo d’interprètes principaux fonctionne parfaitement et le regard social porté par le film n’est jamais univoque, même s’il repose sur des archétypes. Se dégage de l’ensemble beaucoup de charme et l’idée que croire que l’on n’a besoin de personne ou que les trajectoires sont tracées d’avance et les changements impossibles n’est pas gravée dans le marbre, sans néanmoins que tous les rêves ne soient toujours possibles. Des nuances très astucieusement glissées au fil du récit et qui font de Jeanne Aslan et Paul Saintillan des auteurs à l’évidence à suivre de très près.

Produit par Haïku Films, Fifi est vendu à l’international par Urban Sales.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy