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ROME 2022

Critique : Braquer Mussolini

par 

- Malgré sa bonne facture sur le plan technique et une prémisse qui avait du potentiel, le nouveau film de Renato De Maria est chaotique et n’amuse pas

Critique : Braquer Mussolini
Luigi Fedele, Alberto Astorri, Marcello Macchia, Pietro Castellitto, Coco Rebecca Edogamhe et Tommaso Ragno dans Braquer Mussolini

Un des titres qui suscitaient le plus d’impatience à cette édition de la Fête du Cinéma de Rome, Rapiniamo il Duce [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
de Renato De Maria, pourrait s'avérer pour beaucoup une déception cuisante. Le film, présenté dans la section Grand Public, partait pourtant d’une prémisse plutôt intéressante.

Nous sommes à Milan en 1945 et la guerre est près de se terminer. Un voleur actif sur le marché noir, connu sous le nom d'“Isola” (Pietro Castellitto), et sa petite amie chanteuse Yvonne (Matilde De Angelis) se retrouvent à planifier le vol du légendaire trésor de Benito Mussolini, caché par le Duce dans ce qu'on appelle la "zone noire" de la ville. Après le coup, ils prévoient de s’enfuir avec le butin vers la Suisse. Avec leur fidèle ami Marcello (Tommaso Ragno), ils réunissent pour faire leur coup une équipe de bras cassés qui comprend un anarchiste surnommé Molotov (Alberto Astorri), le pilote champion des Mille Miglia Giovanni Fabbri (un Marcello Macchia au talent ici complètement gâché, plus connu sous le nom de Maccio Capatonda) et l'improbable personnage de Hessa (Coco Rebecca Edogamhe, ici très mal castée). Les ennemis fascistes sont tous réduits à des caricatures, en particulier le hiériarque Borsalino (Filippo Timi) et sa femme Nora Cavalieri (Isabella Ferrari), une diva du cinéma au passé glorieux.

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Il faut souligner que les interprétations, quoique toutes sans éclat, sont lourdement affectées par une écriture très faible dans la construction des personnages et superficielle dans la manière dont elle pose les enjeux, sans mentionner les revirements d'intrigue, extrêmement prévisibles.

Le pot-pourri musical et esthétique qui emballe le film ne contribue pas à améliorer le succès de l’opération. Par exemple, parmi les morceaux de la bande sonore (assemblée par David Holmes) figurent des airs anachroniques comme Se bruciasse la città de Massimo Ranieri, Amandoti de Gianna Nannini, Tutto nero de Caterina Caselli, dont l'intervention est soit extradiégétique, soit diégétique quand c'est Yvonne qui les chante. À différents moments, par exemple quand on nous présente les complices de la bande ou quand les larrons racontent certaines phases de leur plan, le film propose quelques séquences animées, nous catapultant en toute incohérence dans un autre type de film, peut-être plus proche du ciné BD.

Une foule d'éléments ne fonctionnent pas ici, en particulier la dynamique de différentes scènes d’action désordonnées. Certaines sont même trop forcées pour être digestibles, même avec une bonne dose de suspension d’incrédulité. On peut citer en exemple à cet égard la rocambolesque scène de la libération de Molotov. Dans la scène en question, qui se passe en plein jour, Hessa, une partisane noire en habits d'homme, parvient à voler, pour libérer Molotov, des clefs dans la poche d’une chemise noire, juste en passant à côté, et ce alors que le gardien marche avec son peloton, et personne ne se rend compte de rien ! Hessa parvient à passer les clefs à Isola, déguisé en moine, et celui-ci arrive ensuite à les remettre à Molotov juste avant qu'il ne soit pendu. Enfin, tous parviennent à s'échapper grâce à Fabbri qui, au volant d'une camionnette, soulève une quantité absurde de poussière en faisant tourner le véhicule sur lui-même pour causer de la confusion parmi les lignes ennemies.

Que dire d'autre ? Il s’agit d’une nouvelle occasion perdue. Un travail plus soigné au niveau de l'écriture et de la cohérence stylistique aurait à lui seul suffi à améliorer sensiblement la qualité du résultat final.

Rapiniamo il Duce a été produit par Bibi Film TV. Le film arrive sur Netflix le 26 octobre.

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(Traduit de l'italien)

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