07/11/2022 - Le réalisateur belge réunit deux grandes figures du cinéma français pour son dixième long métrage, piloté par Stenola Productions

L'actrice Emmanuelle Devos (© Georges Biard), l'acteur Daniel Auteuil (© Thesupermat) et le réalisateur Joachim Lafosse (© Kris DeWitte)

Il y a quelques jours s’est achevé le tournage du dixième long métrage de Joachim Lafosse, Un silence [+lire aussi :
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fiche film]), ainsi qu’un jeune acteur dont c’est le premier rôle, Matthieu Galoux.

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Depuis ses débuts Joachim Lafosse creuse un cinéma de l’intime scrutant notamment les dysfonctionnements des sphères amoureuses ou familiales, sondant nos failles et nos contradictions. Plus que jamais aujourd’hui, l’intime est politique. Si l’on ne sait rien du scénario de ce nouveau film, son titre nous donne néanmoins un élément de réponse quant aux questionnements qui le traversent. Le réalisateur nous a ainsi confié : "Le film tourne notamment autour de la libération de la parole dont on parle beaucoup aujourd’hui. Avec Un silence, je souhaite essayer de faire voir pourquoi malgré la place que prend cette profitable préoccupation, le silence reste si puissant. Je souhaite essayer de faire voir et entendre pourquoi il est si compliqué de raconter."

Joachim Lafosse revient notamment sur l’un de ses précédents films, Elève Libre [+lire aussi :
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fiche film], sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes 2008, une toute autre époque. Le film décrivait la façon dont un adulte soumettait un adolescent à une situation d’emprise et d’abus. A l’époque, beaucoup jugent la victime avant même de juger l’agresseur. Et plongent le cinéaste à son tour dans "un silence effrayant" : "ce silence a nourri mon écriture, cela fait plus de six ans que ces questions me travaillent. Je me suis une fois de plus inspiré d’un fait divers, comme j’avais pu le faire dans A perdre la raison [+lire aussi :
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fiche film] (Un Certain Regard, Cannes 2012) ou Les Chevaliers Blancs [+lire aussi :
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fiche film] (en compétition à San Sebastián 2015), mais ce qui m’intéresse, ce n’est pas le fait divers lui-même, c’est la façon dont celui-ci éclaire une réalité partageable par toutes et tous. La parole a toujours un coût, les êtres qui racontent connaissent cette vérité. Sur ces questions, l’oeuvre de Christine Angot me semble fondamentale. Depuis 20 ans, elle décrit avec une lucidité magnifique et précieuse les enjeux liés au dévoilement du crime. On sait aussi depuis peu que dans de très nombreux cas, quand la parole est libérée, ce n’est pas le criminel qui est exclus du cercle familial ou social, mais la victime. Ce que j’ai voulu faire avec Un silence, c’est raconter une histoire juste, avec des personnages justes, autour de cet aspect extrêmement complexe de l’existence."

Pour ce faire, il retrouve une grande partie de son équipe artistique, notamment le chef opérateur Jean-François Hensgens, avec lequel il collabore pour la 7e fois, ou encore sa chef décoratrice Anna Falguères. L’équipe s’est réunie pour deux semaines de répétition sur le plateau avant le tournage, permettant ainsi aux comédiens "d’entrer en scène", afin d’explorer "la complexité des personnages et des situations, de veiller à trouver la juste nuance, pour fuir toute tentation de manichéisme. Prendre le temps de comprendre et d’expliquer, car la justesse demande un temps long."

Comme son dernier film en date Les Intranquilles [+lire aussi :
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fiche film], son premier film à être sélectionné en compétition à Cannes après être passé encore une fois par la Quinzaine avec L’économie du couple [+lire aussi :
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fiche film] et une première fois aux Giornate degli Autori avec Continuer [+lire aussi :
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fiche film], Un silence est produit par Anton Iffland Stettner et Eva Kuperman pour Stenola Productions (Belgique), et Jan Thiltges pour Samsa Film (Luxembourg), ainsi que Antonino Lombardo pour Prime Time (Belgique). En France, le cinéaste collabore à la production cette fois avec Régine Vial et Alexis Dantec pour Les Films du Losange, qui avaient déjà distribué ses précédents films. Ils gèreront également les ventes internationales et la distribution France de Un silence, qui sera distribué en Belgique et aux Pays-Bas par Cineart, et au Luxembourg par Samsa Film.