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BLACK NIGHTS 2022 Compétition Premiers Films

Critique : The Land Within

par 

- Dans son premier long-métrage de fiction, Fisnik Maxville traite de secrets de famille qui remontent à la surface après la guerre du Kosovo dans les années 1990

Critique : The Land Within
Luàna Bajrami et Florist Bajgora dans The Land Within

Le réalisateur kosovar vivant en Suisse Fisnik Maxville (également connu comme Fisnik Maxhuni) s’est fait une carrière dans le court-métrage et le documentaire (de plusieurs longueurs et styles). Ses deux longs-métrages documentaires Zvicra [+lire aussi :
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(2018) et Fin de Partie (2020) exploraient les relations entre ces deux pays, respectivement à travers le regard d’immigrants kosovars albanais installés en Suisse et celui de l’entraîneur suisse qui a pris la tête l’équipe nationale de football kosovare. Après avoir laissé de côté ce sujet pour explorer une intrigante histoire de colonialisme inversé dans Nostromo [+lire aussi :
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(2021), Maxville revient dans son pays pour son premier long-métrage de fiction, The Land Within [+lire aussi :
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, qui vient de faire sa première dans la compétition Premier Films du Festival Black Nights de Tallinn.

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Après avoir fui le Kosovo pendant la guerre de 1998/1999 et passé les dix années suivantes à Genève, Remo (Florist Bajgora, très actif dans différents contextes cinématographiques dernièrement) reçoit un appel de sa cousine Una (incarnée par l’actrice kosovare française Luàna Bajrami, connue pour Portrait de la jeune fille en feu [+lire aussi :
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et Coupez ! [+lire aussi :
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), qui lui demande de revenir dans son village natal, à présent en ruines. Le patriarche de la famille, Skender, est à l'article de la mort et en tant que seul enfant de sexe masculin du clan, Remo doit être là au moment du décès de Skender. La plupart des habitants du village ont été tués pendant la guerre, mais une équipe de scientifiques internationaux est en train de fouiller les charniers, essayant d’identifier les victimes, et ils ont besoin pour cela de l’aide d'Una, de Remo et du reste des villageois survivants. Au-delà de ça, les routes menant au village ont été fermées, car des loups ont été vus dans une forêt non loin, et les coupures de courants fréquentes mettent en danger la vie de Skender.

Mais à mesure qu’on exhume les corps, les secrets de famille refont surface aussi, à commencer par le fait que Remo n’est pas que le fils adoptif de la famille, et que Skender dirigeait le clan avec une main de fer, alimentant les tensions ethniques et mélangeant les conflits personnels avec les questions ethniques, favorisant l'élaboration d'un cocktail hautement inflammable. Comment les membres survivants de cette famille élargie peuvent-ils continuer de vivre les uns avec les autres et avec eux-mêmes, à présent que ces secrets enterrés ressortent au grand jour ?

Maxville prend son temps pour façonner l’intrigue et révéler le mystère, au moyen de plusieurs flashbacks tous situés dans les années 1980, chacun portant un titre différent. Cependant, le récit semble un peu trop tarabiscoté, même compte tenu des sujets compliqués traités ici : les secrets de famille, les guerres des Balkans des années 1990, les tensions ethniques et le sentiment de culpabilité. Les dialogues, écrits par Maxville en collaboration avec Mathilde Henzelin, sont parfois un peu trop cryptiques et à d’autres moments très poétiques, alors que d’autres fois, ils font l'effet de slogans politiques, de sorte qu’ils distraient plus qu'ils n'aident à appuyer un propos.

Cependant, Maxville est meilleur narrateur visuel que verbal, et il arrive bien à canaliser l’atmosphère de désespoir et d’entre-deux où les personnages sont coincés, entre un passé traumatisant et un futur incertain. Il utilise la photographie de Yann Maritaud, avec ses teintes grises boueuses, et différents éclairages et grains pour les différentes époques afin de brosser un tableau des émotions de ses personnages. La musique composée par Nicolas Rabales provoque des émotions chez le spectateur, parfois trop directement, mais jamais de manière trop nettement manipulatrice. Il faut également louer Maxville pour son travail avec les acteurs, en particulier avec le duo principal, qui a ici pour mission de canaliser des émotions complexes.

The Land Within est une coproduction entre la Suisse et le Kosovo qui a réuni les efforts de Alva Film Productions et Ikone Studio, avec RTS Radio Télévision Suisse comme coproductrice.

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(Traduit de l'anglais)

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