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IDFA 2022

Critique : Journey Through Our World

par 

- Ce titre de Peter Lataster et Petra Lataster-Czisch qui a raflé le prix du meilleur film hollandais est lent, mais il a une certaine grâce, et contient une guêpe chapardeuse

Critique : Journey Through Our World

On a encore le sentiment qu’il est trop tôt pour voir des films sur le confinement, et jusqu'ici, ils se sont tous avérés insoutenablement ennuyeux à regarder, mais bien que Journey Through Our World (qui a remporté le prix du meilleur film hollandais cette année à l'IDFA et a également été récompensé pour son montage) soit lent, c’est aussi un film très, très charmant. En matière d'histoires de gens résignés qui déambulent en robe de chambre, celle-ci est peut-être la plus plaisante qu'on ait vue à ce jour.

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Comme les auteurs se concentrent ici sur leur propre vie, le film fait parfois presque l’effet d’une comédie romantique : clairement, on sait comment, ces deux personnes ont encore plaisir à être en compagnie l’une de l’autre. Le couple se chamaille ("Est-ce qu’on va devenir fous ? – Toi peut-être. Pas moi."), mais tout reste très tendre et plein d’affection. On ne peut s’empêcher de se demander si voir de telles scènes ne pourrait pas être dur pour certains, ceux qui se sont sentis seuls tout au long de la pandémie, ou dont les relations ont implosé pendant cette période difficile.

Cette pensée revient continuellement, car Journey Through Our World présente une version privilégiée du confinement, c'est indiscutable. Petra Lataster-Czisch et Peter Lataster ont dû se concentrer sur leurs amis et voisins, et leurs situations à tous semblent stables. Non qu'ils soient ravis de ce qui se passe, évidemment (ils écoutent les informations et se font du souci), mais ils vont bien, ils sont en sécurité. C'en est presque trop mignon, surtout quand on voit ces adultes remarquer soudain "combien le ciel est bleu" ou s'impliquer émotionnellement dans l'affrontement entre une araignée nommée Elfriede et une guêpe chapardeuse – la seule vraie scène d’action dans le film.

Mignon ou irritant : après avoir entendu mille fois que le monde va changer pour toujours et que les gens vont enfin apprendre à faire plus attention, à ce stade, il semble assez évident que cela ne va jamais arriver. Même si le ciel est encore bleu. Du reste, la bulle commence déjà à éclater dans le film : un ami du couple est atteint d’une grave maladie, quelqu’un d’autre part en voyage en Ukraine. La sensation que le monde s’est arrêté est clairement de courte durée : un futur effrayant menace déjà, tapi au coin de la rue.

Peut-être que ce film est une célébration du regard qu'on porte sur les choses. Une fois coincés chez eux, que sont censés faire ces réalisateurs ? Ils vont continuer à faire des films, bien sûr, à trouver des histoires où ils peuvent, en portant davantage d'attention à la nature, parce que "le virus aussi est venu de la nature", comme l'affirme quelqu’un. Et bien que les auteurs nous montrent ici un "confinement de rêve", il y a quelque chose de câlin et d'étrangement rassérénant dans leur travail, dans cette version "feel good" d'un événement dont on n'a pas encore fini de se remettre. Sauf pour l'araignée dépossédée de sa prise, évidemment. Pauvre Elfriede.

Journey Through Our World a été produit par la société hollandaise L&F Productions.

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(Traduit de l'anglais)

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