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GÖTEBORG 2023

Critique : One Day All This Will Be Yours

par 

- Le film d’Andreas Öhman est une variation sur les aspects légers et plus sombres des dynamiques familiales, rehaussée par des interprétations solides de la part de tous les comédiens

Critique : One Day All This Will Be Yours

Le retour au pays est le thème central de la section Focus de cette édition du Göteborg Film Festival, qui propose 11 interprétations au total sur "le sentiment d'appartenance dans le monde contemporain". Dans le film One Day All This Will Be Yours [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Andreas Öhman
fiche film
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d’Andreas Öhman, mais aussi pour son héroïne, Lisa, le pays en question est le Nord suédois, une terre rurale et authentique. Ce nord qu'elle a quitté pour l’effervescence légère de Stockholm, deux endroits en Suède aussi importants l’un que l’autre, coexistent de manière plus ou moins harmonieuse.

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Öhman, qui s’est fait remarquer avec Simple Simon [+lire aussi :
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fiche film
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, son premier long métrage nominé aux Oscars en 2010, a trouvé sa patte avec les descriptions cocasses qu’il fait de personnages fantaisistes, mêlant les attributs de la tradition des films indépendants américains avec un sentiment profondément scandinave. Le recours occasionnel à des personnages animés qui interagissent avec les personnages réels (du moins dans leur tête) le conforte encore davantage dans son propre univers. Un savoureux aperçu de cet art est déjà utilisé dans la séquence d'ouverture. Alors que Lisa est dans sa baignoire, la mousse du bain s’anime pour donner vie à un personnage sans-gêne et indiscret qui lui donne, sans qu’elle ne l’y invite, son opinion. Dessinatrice de bandes dessinées "alternatives" en vogue, avec à son actif une B.D. à succès, elle travaille aujourd’hui à l'édition d'un livre d'œuvres originales dont l’échéance approche à grands pas. Mais elle a du mal à trouver cette fameuse originalité, à la grande consternation de son éditeur et ex-petit ami (et pour le plus grand plaisir de l’insolent "M. Mousse"). Pour couronner le tout, les parents de Lisa ont sollicité la présence de tous leurs enfants. Ils ont en effet une nouvelle importante à leur annoncer, nouvelle dont nous ignorons tout, mais qui sera faite chez eux, dans le nord. Les traits tirés et la mort dans l’âme (et avec l’imminence de cette satanée échéance en tête), Lisa part affronter la nouvelle, la famille et, surtout, elle-même. Car comme dans bon nombre de ces histoires de retour au pays, des problèmes non résolus guettent les personnages.

L’annonce concerne la scierie familiale, que le père de Lisa a bâtie de ses mains et qu’il souhaite léguer à ses enfants, c’est-à-dire Lisa, sa sœur ainée Joséphine et son frère Håkan, dont les caractères sont quelque peu incompatibles et que l'idée de cette proposition, voire celle de se voir qui, n'enthousiasme guère. Nous réalisons très vite que la famille partage un traumatisme lié à la perte d’un quatrième enfant, une perte particulièrement éprouvante dans le cas de Lisa, puisqu'elle était présente au moment du décès. Karin Franz Körlof, dans le rôle principal, pourrait bien être la "pire personne au monde" de l’année et risque ne pas vouloir manquer la cérémonie des Guldbagge cette année. Les autres acteurs offrent une performance solide dans cette interprétation de l’histoire finement ajustée et réalisée avec amour d’une famille omniprésente, animée par une dynamique parfois dysfonctionnelle certes, mais une famille fondamentalement et profondément aimante. Le scénario d'Öhman navigue facilement entre des notes légères, sombres, et parfois résolument stupides. Et la langouste qui entonne une chansonnette sur le cancer en soi-disant danois est la cerise sur le gâteau.

One Day All This Will Be Yours est une production de Grand Slam Film Production (Suède).

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(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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