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BERLINALE 2023 Encounters

Critique : The Klezmer Project

par 

- BERLINALE 2023 : Leandro Koch et Paloma Schachmann embarquent le spectateur dans un émouvant voyage en Europe de l’Est, à la découverte de la tradition musicale juive du klezmer

Critique : The Klezmer Project

"La culture et la langue ne meurent jamais, ce n’est pas une mort naturelle : Ils ont été assassinés" : ces mots sont ceux que prononce l'alter ego du réalisateur Leandro Koch au milieu du film The Klezmer Project [+lire aussi :
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fiche film
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. Il est argentin, issu d'un milieu juif, et avec sa compatriote et co-réalisatrice Paloma Schachmann, ainsi qu'une équipe de film autrichienne, il a pris la route pour découvrir la frontière entre l’Ukraine, la Roumanie et la Moldavie. Cette zone était jadis un bastion de la culture, la langue et la musique yiddish, et ce premier long-métrage de Koch et Schachmann, qui a fait sa première mondiale dans la section Encounters de la 73e Berlinale, explore ce qu'il en reste après la catastrophe. Les auteurs cherchent les traces de la tradition musicale du klezmer, qui ne vit plus au sein d'une communauté juive florissante, mais dans la musique folklorique de ses anciens voisins.

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Dans ce récit semi-fictionnel, Koch joue une version de lui-même qui a l’intention de filmer des mariages juifs à Buenos Aires. Déconnecté de son milieu, il s’intéresse peu à son héritage ou à l’origine de sa grand-mère en Bessarabie, où les juifs vivaient avec des slaves, des Allemands et des gens d’autres ethnies. Tout change quand il rencontre la clarinettiste Paloma, qui s’est piquéE d’intérêt pour la musique klezmer. Pour l'épater, Leandro lui dit que les images qu'il a dans sa caméra sont pour un documentaire sur cet héritage musical.

Pour conserver son intérêt, il décide de faire vraiment ce qu'il lui a dit et de tourner un documentaire. Après avoir interviewé sa grand-mère sur son passé, il se met à filmer des groupes de klezmer locaux, résidant en Argentine, comme le duo Lerner & Moguilevsky. Mais quoiqu’il y ait une nouvelle vague de musique klezmer dans les deux Amériques, la racine de cette tradition se trouve en Europe de l'Est. C'est aussi là que Paloma a disparu, pour retrouver le musicien américain Bob Cohen, qui étudie depuis longtemps l’histoire de la culture yiddish dans ces régions.

Pour trouver des groupes de klezmer, et revoir Paloma, Leandro prend l'avion et commence ses recherches, avec le soutien du producteur autrichien Lukas Rinner et son équipe. Si le film suggère que Leandro et son équipe ont du mal à remplir leur contrat, puisqu’il n’y a plus de groupe de klezmer dans la région, il se trouve que la musique que jouent les groupes locaux correspond en fait exactement à la définition de celle qui les intéresse. musique. ça. Le dernier membre survivant du groupe Técsői Banda, Ivan Popovich, et plusieurs violonistes sont la preuve vivante que les siècles passés à cohabiter avec la communauté juive ont favorisé la fusion des cultures et de la musique.

Et cependant, l'heure tourne pour ces vieux messieurs et ces airs, ils les connaissent par coeur uniquement, sans compter que la musique n'a déjà plus de paroles, ce qui illustre bien la mort lente de traditions séculaires. Le yiddish, son rôle dans la vie quotidienne des juifs et son destin fatal font aussi partie des thèmes que Koch et Schachmann traitent entre deux beaux moments de performance musicale. Leurs propos est que ce n'est pas que le génocide qui a tué cette culture. Avec la naissance de l’État israélien, se défaire des vieilles traditions européennes est devenu la norme.

Qu’est-ce qui fait des gens un peuple ? C'est une question qui revient dans le film. Est-ce la langue ? Les traditions ? Les histoires ? La musique ? Une terre qui vous serait destinée ? Dans l'Histoire, les juifs n'ont jamais eu cette dernière prétention : ils n'avaient que leurs traditions. Et au fil de l'avancée du temps, les anciennes manières de faire ont été oubliées. "Il a quelque chose de plus grand que nous qui est toujours là, qui demeure", fait observer Cohen. Chaque culture éteinte depuis longtemps laisse ses traces. Dans le cas des juifs est-européens, elles sont dans la musique : il faut de savoir où regarder.

The Klezmer Project a été produit par Nabis Filmgroup (Autriche) et Nevada Cine (Argentine). Les ventes internationales du film sont gérées par Films Boutique.

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(Traduit de l'anglais)

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