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BERLINALE 2023 Panorama

Critique : À l'intérieur

par 

- BERLINALE 2023 : Le Grec Vasilis Katsoupis associe Willem Dafoe et la Macarena, ferme la porte et jette la clef

Critique : À l'intérieur
Willem Dafoe dans À l'intérieur

Nemo, voleur d’œuvre d’art expérimenté, entre par effraction dans un appartement luxueux. Il sait ce qu’il fait et ce qu'il cherche (des oeuvres d'Egon Schiele), mais il arrive hélas que certaines choses tournent mal. Quand cette "maison intelligente" se met à paniquer autour de lui, Nemo se retrouve enfermé à l’intérieur. Ses complices ne peuvent pas l’entendre (ou peut-être qu'ils s’en fichent, à ce stade) et la température monte, très vite.

Il y a un bon film caché quelque part dans À l'intérieur [+lire aussi :
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, projeté dans la section Panorama de Berlin il y a deux jours, mais c'est plutôt un bon court-métrage, car il n’y a pas assez d’intrigue là-dedans pour que ça fonctionne sur la durée. Willem Dafoe (qui joue Nemo) a beau être un acteur de talent (personne ne dira jamais le contraire, le temps sur lequel on peut le regarder manger des glaçons et des snacks moisis a ses limites.

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Incontestablement, le réalisateur grec Vasilis Katsoupis, dont c'est le premier long-métrage, livre exactement ce qu’il promet : un autre exemple de film où Dafoe perd progressivement la tête dans un isolement complet. Quoique ce film ne soit pas aussi sauvage que The Lighthouse (rien ne saurait l'être), il reste amusant, surtout qu'on y trouve une sous-intrigue qui s'articule autour du tube des années 1990 "Macarena". À partir de là, tout devient forcément complètement "loco".

Les histoires de gens coincés quelque part qui refusent aussi longtemps que possible de croire à la situation dans laquelle ils se trouvent peuvent être très captivantes. Dans 4x4 [+lire aussi :
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, un délinquant à la petite semaine ne pouvait pas sortir de la voiture dans laquelle il était entré par effraction et qu'il avait vandalisée. Dans Buried [+lire aussi :
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, Ryan Reynolds se réveillait dans un cercueil. Inside est moins réussi, du moins il ne met pas le spectateur dans le même état de nervosité, pour une raison très simple : ici, l’homme peut encore faire des étirements.

Entouré d'opulence, Nemo passe par de nombreuses étapes : d’abord, il apprécie la vue et le bel appartement, après quoi il le détruit complètement, avant de se tourner lui-même vers la création. Par ailleurs, il est prisonnier au beau milieu de groupes de gens qu'il peut voir, sur les caméras de sécurité : des gardiens et des équipes de nettoyage, qui font tout ce qu’ils peuvent pour maintenir le bâtiment dans un état impeccable et ne se rendent pas compte de ce qui se passe à l’intérieur d’un de ces biens immobiliers grand standing. À un moment, il vit presque à travers eux, développant notamment une obsession pour une femme en particulier. C’est son petit reality show personnel, alors il peut s'impliquer totalement. Et puis ce n’est pas comme s’il avait ailleurs où aller.

On en sait peu sur le véritable propriétaire de l’appartement, quoiqu'un "Z" immense, dans une des pièces, semble assez suspicieux compte tenu de la guerre qui fait rage en Ukraine. On sait juste qu'il adore l'art, qu'il le collectionne, et qu'à présent, un autre homme est en train de devenir fou devant ces œuvres. "Les chats meurent, la musique s'éteint, mais l'art, c'est pour toujours", fait observer Nemo en se remémorant son passé (ou son problème actuel de "Macarena"), mais clairement, l'art ne peut pas vous tenir compagnie ni vous garder en vie. L'art demeure beau et impassible quand tout le reste tourne littéralement au merdier, à cause de l’insistance de Nemo à vivre. Il y a quelque chose de satisfaisant à savoir ça.

À l'intérieur est une coproduction entre la Grèce, l’Allemagne et la Belgique qui a réuni les efforts de Heretic, Schiwago Film et A Private View. Les ventes internationales du film sont gérées par Bankside Films.

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(Traduit de l'anglais)


Galerie de photo 20/02/2023 : Berlinale 2023 - Inside

10 photos disponibles ici. Faire glisser vers la gauche ou la droite pour toutes les voir.

Vasilis Katsoupis, Giorgos Karnavas, Eliza Stuyck, Leonardo Bigazzi, Willem Dafoe, Marcos Kantis, Gene Bervoets
© 2023 Fabrizio de Gennaro for Cineuropa - fadege.it, @fadege.it

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