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HOT DOCS 2023

Critique : The Mountains

par 

- Dans son premier long-métrage, Christian Einshøj traite d’une tragédie qui est en train de diviser lentement sa famille et de sa tentative de sauver quelque chose qui semble condamné depuis longtemps

Critique : The Mountains

The Mountains est le premier long-métrage du Danois Christian Einshøj, auquel on doit déjà plusieurs courts-métrages et qui a aussi monté de nombreux longs. Décrit par son auteur comme un “autoportrait familial” sur un carton de titre, une mention renforcée par une dédicace à ses parents et à ses frères, sur un autre carton qui vient juste avant le générique de fin, ce film est aussi une sorte de mystère. Il suit un héros en quête de réconciliation par rapport à un deuil survenu dans le passé.

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Le film a fait sa première mondiale à CPH:DOX en mars, où il a obtenu la mention honorable du rix POLITIKEN:DOX, et, en parallèle, sa première internationale à Visions du Réel et Hot Docs, où il a décroché deux prix en compétition internationale : le prix principal, celui du meilleur long-métrage documentaire, et le Prix du meilleur réalisateur international émergent (lire l’article).

La famille du réalisateur, menée par son père homme d’affaires, Søren, a quitté son pays natal, le Danemark, pour aller s’installer en Norvège à cause du travail de ce dernier. Dans ce nouveau pays, elle a été frappée par une terrible tragédie. Le troisième fils, Kristoffer, est né avec une maladie grave, et sa condition, les traitements médicaux puis la mort du garçon ont empêché la famille de revenir dans son pays d’origine. Cette tragédie a affecté les parents, Christian, son frère Frederik et le plus jeune, Alex, né après la mort de Kristoffer, de différentes manières, et cette crise familiale rarement évoquée entre eux s’est muée en une crise conjugale et d’identité qui a fait que le père a perdu son travail et que les frères ont quitté le foyer.

Voilà le point de départ du documentaire d’Einshøj, composé d’une narration en voix off par l’auteur lui-même, de matériels photo et vidéo appartenant aux archives familiales ainsi que de nouveaux segments filmés dans le cadre de sa propre enquête. Il ouvre le documentaire sur un plan où on le voit avec ses frères dans des costumes de super-héros, avec pour toile de fond les montagnes d’une beauté à couper le souffle de la zone polaire norvégienne. Il s’y décrit comme Batman lancé dans une mission désespérée pour sauver une chose perdue depuis longtemps. Cette chose qui a été perdue, c’est la proximité et même la communication entre les membres de la famille, qui ont géré la mort de Kristoffer de manières différentes, comme on le dit plus haut. Sur quatre chapitres, on apprend que la réaction du père a été de s’affairer de plus belle à son travail les jours de la semaine, et de rester constamment en mouvement pendant les vacances, que Frederik, après l’échec de son mariage aux États-Unis, s’est jeté dans son travail, et qu’Alex ne s’est jamais considéré comme un membre à part entière de la famille, refusant même de parler la langue qui était utilisée à la maison.

Très tôt, Einshøj se met à jouer des contrastes entre l’environnement naturel apparemment idyllique de son enfance et d’une vie familiale alors épanouie et le tourments intérieurs qui se sont emparés de chaque membre de cette famille. Il maintient ce ton jusqu’au chapitre final du film. La combinaison des vidéos familiales tournées sur du matériel non-professionnel, dans un format étroit de 4:3, et d’images nouvellement tournées, qui ont la netteté du numérique et sont en écran large, est fluide, grâce au montage effectué par le réalisateur lui-même. Sa narration en voix off, presque constante, sert de tissu conjonctif et de texte principal au film. À l’atmosphère du film contribue aussi la musique électronique ambiante composée par Toke Brorson Odin, qui joue parfois avec des influences 8-bit et 16-bit. En somme, The Mountains est un tableau sincère d’un pan d’histoire familiale, un documentaire exceptionnellement bien réalisé et un rappel puissant de l’importance de la communication pour qu’une famille reste unie face à une tragédie.

The Mountains a été produit par Made in Copenhagen. Les ventes internationales du film sont gérées par CAT&Docs.

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(Traduit de l'anglais)

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