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SUISSE Paraguay / Japon

Arami Ullón prépare son troisième long, dont l'action se déroulera au Japon

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- Après avoir situé ses deux premiers longs-métrages au Paraguay, la réalisatrice explore une pratique très particulière liée au deuil, celle du “téléphone à vent”

Arami Ullón prépare son troisième long, dont l'action se déroulera au Japon
La réalisatrice Arami Ullón (© Keystone/Alessandro della Valle)

Après avoir situé ses deux premiers longs-métrages (El tiempo nublado [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Arami Ullón
fiche film
]
et Apenas el sol [+lire aussi :
critique
interview : Arami Ullón
fiche film
]
) au Paraguay, la réalisatrice paraguayenne-suisse Arami Ullón se déplace au Japon. Son troisième long, dont le titre provisoire est Llámame como sople el viento, est né du besoin de réfléchir sur les différentes modalités du travail de deuil, c'est-à-dire sur les différences culturelles dans l’expression de la douleur liée à la perte d’un être cher. Le film se rattache à l’histoire personnelle de la réalisatrice, déjà racontée dans El tiempo nublado, où on s'intéressait à la relation entre une mère géographiquement lointaine, atteinte d’épilepsie et de la maladie de Parkinson, et sa fille, la réalisatrice elle-même, qui doit chercher à conjuguer sa vie en Suisse et la nécessité de s’occuper de sa maman. C’est justement après son décès qu'Ullón, riche de son expérience d'émigrée, a commencé à réfléchir sur la question du deuil et des différentes manières de le vivre.

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Comme l'explique la réalisatrice, "si la douleur causée par la mort d'un proche peut être considérée comme universelle, les manières que trouvent les uns et les autres pour surmonter cette même douleur ne le sont pas". Le film qu'elle prépare, et l’enquête qu'elle mène pour ce faire sur "le téléphone à vent", trouvent leur raison d'être dans un questionnement personnel : quels sont les outils utilisés par ceux qui, pour une raison ou une autre, n'ont pas la même manière d'aborder le deuil que la collectivité dans laquelle ils vivent ? Dans une société capitaliste comme la nôtre, ces pratiques ou rituels cathartiques semblent, comme le souligne la réalisatrice, perdre progressivement de leur valeur.

Arami Ullón, qui se trouve actuellement dans la phase de développement du film, est accompagnée dans son projet par le créateur du "téléphone à vent", Itaru Sasaki. Il s’agit d’un téléphone qui n’est relié à rien, et pourtant, des milliers de personnes l'utilisent pour appeler leurs morts. Ces cabines téléphoniques apparues par centaines aux quatre coins du monde pendant la pandémie et les conversations imaginaires qu'elles permettent ont aidé beaucoup de gens à faire leur travail de deuil.

L’équipe du film, qui s'occupe des recherches, de l’écriture et du financement, est formée de professionnels qui viennent du Paraguay, de Suisse et du Japon. Le film est produit par Aline Schmid, de la maison de production genevoise Beauvoir Films ; le Japon, le Paraguay et éventuellement d’autres pays européens feront partie des potentiels coproducteurs du film. En Suisse, le projet a reçu le soutien de l'Office fédéral de la Culture et du Comité pour le cinéma et les arts multimédia de Bâle (Fachausschuss Film und Medienkunst BS/BL). Le film bénéficie en outre de la collaboration de l’Ambassade du Paraguay au Japon. Les producteurs sont confiants quant à la volonté des institutions paraguayennes de continuer à soutenir une de leurs cinéastes les plus représentatives qui contribue, bien au-delà des frontières du pays, à faire resplendir un cinéma documentaire courageux et sincère.

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(Traduit de l'italien)

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