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FINANCEMENTS France

La chronologie en question

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Mon premier, le DVD, connaît une expansion foudroyante. Mon second, les télévisions, voient l’audience des films baisser. Mon troisième, les producteurs cinématographiques s’inquiètent des conséquences car les chaînes contribuent très largement en France au financement des films, alors que le secteur du DVD déséquilibre plus la filière du cinéma français qu’il ne participe (pour le moment) à son soutien financier. Mon tout se nomme la chronologie des médias, c’est-à-dire l’ordre légal de diffusion des films et risque fort d’évoluer en 2004.

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Dans l’air depuis quelques mois, la question de la chronologie des médias arrive sur le devant de la scène, un indice de pré-négociation qui a donné lieu la semaine dernière à une saga d’interviews successives dans le quotidien Le Figaro. Principaux accusés: la piraterie sur Internet et le phénomène des DVD vendus six mois après la sortie des films en salles et qui tarissent les audiences ultérieures des diffusions TV (9 mois après la salle pour Canal+, 12 mois après pour les chaînes payantes, deux ans après pour les hertziennes si elles sont coproductrices et trois ans si elles ne le sont pas) qui baissent par ailleurs régulièrement depuis plusieurs années. Premiers financiers du cinéma français, les télévisions commencent à se rebeller et réclament un raccourcissement des délais autorisés pour diffuser un film au petit écran. Une analyse partagée notamment par France Télévisions, Canal +, TPS et M6.

De leur côté, les professionnels du cinéma comme Alain Terzian (président de l’Union des Producteurs de Films) et Michel Gomez (délégué général de l’ARP) se montrent ouverts sur une éventuelle modification de curseur. Le second insiste néanmoins sur la nécessité de réguler le secteur du DVD et de trouver des réponses intelligentes à la piraterie comme des offres de téléchargement. Quant au premier, il souhaite un consensus et propose de raccourcir de deux mois les délais de diffusion TV des films, voire de trois mois pour des films ayant réalisé moins de 500 000 entrées en salles, tout en augmentant la contribution du DVD au compte de soutien du CNC.
Un cortège d’opinions qui n’est évidemment pas suivi par Jean-Paul Commin, le vice-président du Syndicat national de l’Edition Vidéo qui souhaite remplacer ces délais figés par une relation plus contractuelle entre producteur, distributeur en salle et éditeur vidéo. Une position qui a peu de chances face aux producteurs de films et aux télévisions qui doivent absolument trouver un terrain d’entente pour garantir l’équilibre financier du système.

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