Première manche pour Philibert
par Fabien Lemercier
La justice a donné tort mercredi 5 novembre à l’instituteur Georges Lopez, personnage principal du film Etre et avoir de Nicolas Philibert. Attaquant le réalisateur aux prud'hommes en réclamant à la société de production (Les Films du Losange) 61 200 euros de rappel de salaires et indemnités, l’instituteur prétendait que son rôle dans la promotion du film équivalait à un contrat de travail. Mais la justice l’a débouté en estimant que "l'instituteur, dans le cadre de son emploi, faisait classe à ses élèves et que le lien de subordination révélateur de l'existence d'un contrat de travail faisait totalement défaut en l'espèce". Par ailleurs, selon l’avocat de Nicolas Philibert, la production avait proposé à l’instituteur 37 500 euros de dédommagement pour la promotion, mais il avait refusé.
Première victoire donc des producteurs et du réalisateur qui sont soutenus par la grande majorité des documentaristes français inquiets de cette dérive judiciaire dans un genre où un succès public et financier comme celui d’Etre et avoir reste exceptionnel. Mais l’affaire n’est pas terminée puisque l’instituteur a lancé une seconde action en justice pour "contrefaçon" et "atteinte au droit à l'image", et réclame cette fois 250 000 euros. Jugement au printemps 2004.
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