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VENISE 2023 Hors-compétition

Critique : Daaaaaali !

par 

- VENISE 2023 : Le follement prolifique Quentin Dupieux continue de livrer des films tous plus démentiels les uns que les autres, mais donne quelques premiers signes de fatigue

Critique : Daaaaaali !
Jonathan Cohen dans Daaaaaali!

On ne devrait pas écrire sur les films de Quentin Dupieux. Cela ne sert vraiment à rien. Soit ça gâche le film d'entrée de jeu (ce que l’auteure de ces lignes avait essayé de son mieux de ne pas faire avec Mandibules [+lire aussi :
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, même si le cœur de l'intrigue était trop gros pour qu'on le cache, dans le coffre d’une voiture ou ailleurs), soit (et c'est encore pire) on se retrouve à expliquer la blague. Ce qui signifie que cette article devrait probablement se terminer tout de suite. Mais bon.

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Le réalisateur français travaille si vite qu’il pourrait bientôt entrer dans l’univers Marvel : quand on pense que Yannick [+lire aussi :
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vient de jouer à Locarno et que ce film arrivait lui-même sur les talons de Fumer fait tousser [+lire aussi :
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, on parle vraiment ici de vitesse surhumaine. C’est impressionnant, mais cela signifie aussi, forcément, que certains de ses travaux sont mieux peaufinés que d’autres. Daaaaaali! [+lire aussi :
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, projeté à Venise hors-compétition, reste divertissant, et les cinéphiles fous de références vont s'étouffer d’excitation, mais il y a des moments où le film tourne un peu à vide.

L’histoire ? Eh bien, le film propose quelque chose qui y ressemble un peu. Quelque part. Une aspirante-journaliste (Anaïs Demoustier) décide d’interviewer Salvador Dalí (à savoir beaucoup, beaucoup de gens). Ça fait l'effet d’un scoop, du choix décisif pour sa carrière dont elle a désespérément besoin, mais des problèmes se mettent à s'accumuler, et puis il quitte l’interview. Il part une fois, puis de nouveau, parce qu’il n’est pas content de l'absence de caméra ou de son look naturel à elle. D’autres personnes interviennent, des commentaires sexistes sont formulés, on accède à plusieurs demandes absurdes. Et puis tout part en sucette, juste parce que c’est difficile de conduire une Rolls-Royce sur la plage.

Les journalistes vont adorer l'idée, qui n'est pas si folle que ça : des légendes se sont forgées sur des interviews qui n’ont jamais eu lieu, malgré des heures d’attente ou bien que les célébrités soient parties en cours de phrase parce que leur eau n’avait pas assez de bulles. Clairement, Dupieux se souvient bien de cette histoire d'eau, mais il la déplace dans un autre univers, un univers où la logique se tape plusieurs fois sur la tête avec un bâton, puis le mange.

Quand Dali, joué par de nombreux acteurs se référant à eux-mêmes à la troisième personne et portant sa fameuse moustache (notamment Jonathan Cohen et Gilles Lellouche), doit marcher le long du couloir, le couloir ne se termine jamais. Quand il pleut, il pleut des chiens morts. Quand un prêtre raconte un rêve, ses compagnons sont en train de se régaler d'asticots. L'ensemble est tellement idiot qu'on en est d'abord totalement déconcerté, et puis on se met à hurler de rire parce qu’il y a quelque chose de délicieux dans cette idiotie absolue.

Il n'en reste pas moins qu'on a la sensation persistante que ce film pourrait (et devrait) être beaucoup plus drôle que ça, et que certaines séquences traînent en longueur. Mais quand le film se conclut enfin, après des tentatives répétées à la Le Charme discret de la bourgeoisie, on est tout de même content de toute cette folie. Et comme c'est le cas de tous les films de Dupieux, il faut le voir pour le croire. Pas la peine d’expliquer la blague.

Daaaaaali!, écrit, réalisé et monté par Quentin Dupieux, a été produit par Atelier de Production et France 3 Cinéma. Les ventes du film à l’étranger sont assurées par Kinology.

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(Traduit de l'anglais)

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