17/06/2002 - Trêve de guerre froide, le public préfère au cinéma national, les films américains

«Si la Russie veut être à nouveau une nation `cinématographique´ comme dans les années de l´Union Soviétique´ il faut produire 150 films par an». C´est ce qu´a déclaré à l´agence de presse Reuters Karen Shakhnazarov, producteur et chef de la Mosfilm, la société de production qui a fait l´histoire du cinéma russe et qui affronte aujourd´hui la grave crise nationale qui touche le secteur. La part de marché des films russes atteint à peine 7 pour cent, un pourcentage qui chute à 3% si on ne tient compte que des salles `privées´. Le cas de Zvezda (Etoile), un récit patriotique sur le courage militaire et l´amour, es exemplaire. Sur le papier ce devait être le film russe de l´année, mais sa sortie en salle a été suffoquée par la concurrence des grands blockbusters hollywoodiens à commencer par le nouvel épisode de La guerre des étoiles. «Nous avons réussi à le faire arriver dans les salles uniquement grâce à nos étroits rapports avec les distributeurs» a ajouté Shakhnazarov.
Parmi les raisons principales de la crise, pour sur il y a le problème des coûts. Les films russes ont des difficultés à sortir de leurs frontières et, pour rentrer dans les dépenses, les producteurs ne peuvent compter que sur le public national. C´est Igor Kallistov, du Département Cinéma du Ministère de la Culture, qui donne ces chiffres. Il révèle aussi que «nos films n´arrivent pas dans les salles parce que même lorsqu´il y a des chances ce succès, le coût pour sa distribution est de 1 million de dollars, alors qu´avec 200 mille dollars il est possible d´acheter les droits de distribution d´un film américain... ».