24/09/2023 - Dolores Fonzi déborde de fraîcheur et de talent dans ce premier long-métrage amusant, construit sur les possibles modalités de la famille et animé par des tubes de, bien sûr, Blondie

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Dans ce film, que la réalisatrice a scénarisé avec Laura Paredes, elle incarne la fausse blonde du titre, une mère encore jeune, impétueuse, énergique et célibataire (on ne la verra jamais en couple) qui partage des moments avec son fils, un garçon (incarné par Tito Rovito) qui dessine divinement et qui, à ses côtés, fait plus l'effet d'être un ami qu’un enfant, car ils partagent des cigarettes et vont danser ainsi qu'assister à des concerts ensemble. La famille est complétée par une mère/grand-mère rigolote (interprétée par la grande Rita Cortese), une soeur instable (Carla Peterson) et un beau-frère insupportable  (Leonardo Sbaraglia) et toute cette troupe brille tout au long de ce film assez concis (88 minutes à peine), mais débordant de grâce, de naturel et d’amour pour ses personnages.

Ce sont ces personnages super proches et infiniment humains qui font de Blondi un film qui dynamite les structures familiales traditionnelles et qu'on finit par aimer parce que même si entre eux, ils crient, se lancent des insultes et s'abandonnent brièvement sur le bas-côté d'une route au milieu de nulle part, ils s'adorent vraiment. En somme, ils forment une famille aussi spéciale qu'étroitement liée, où on critique les autres derrière leur dos (comme nous le faisons tous) mais où quand il faut aider, le reste de la famille est toujours en première ligne, sans hésiter.

Ces liens affectifs authentiques, solides, sont l’armature de cette petite bande atypique, sans figures d’autorité (le patriarcat brille par son absence dans ce film), et font progresser l’intrigue sans fausse note, à partir de petits épisodes, comme par exemple une séquence façon road movie où mère et fils se parlent à coeur ouvert, tout en se méfiant de possibles réactions hostiles face à des nouvelles inattendues.

Fonzi fait ses débuts derrière la caméra avec un film débordant de vie aux dialogues désopilants (celui du faux avortement est particulièrement sublime), interprété par une troupe d’acteurs totalement dévoués à leurs rôles qui fonctionnent à merveille ensemble, et pour achever de faire de ce film une fête, on trouve dans sa bande originale de grands morceaux du Velvet Underground & Nico, quelques fragments de concerts et le moment qu'on attendait : celui de l’écoute partagée d'un tube (on ne dévoilera pas lequel) de Blondie, le groupe mythique de Debbie Harry, avec laquelle par moments, on confondrait presque Dolores Fonzi.

Blondi est une coproduction entre l’Argentine, l’Espagne et les États-Unis qui a réuni les efforts de La Unión de los Ríos, Setembro Cine et Gran Vía Productions, en collaboration avec Amazon Studios. Les ventes internationales du film sont gérées par Film Factory.

(Traduit de l'espagnol)