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ZAGREB 2023

Critique : Seventh Heaven

par 

- La comédie dramatique de Jasna Nanut ne nous emmène pas totalement au septième ciel, mais c’est un film divertissant agrémenté de références ironiques à la manière dont nous vivons aujourd’hui

Critique : Seventh Heaven
Krešimir Mikić dans Seventh Heaven

Le long-métrage de la réalisatrice croate Jasna Nanut, Seventh Heaven, a récemment ouvert le Zagreb Film Festival, après avoir été projeté en avant-première mondiale au CinÉast, le Festival du Film d’Europe Centrale et Orientale au Luxembourg, il y a quelques semaines. Le héros du film, un producteur de télévision surmené nommé Ninoslav Radman, traverse une crise de la quarantaine violente. Il trompe sa femme depuis trois ans, mais n’a pas le courage de le reconnaître ou de prendre sa vie en main. Il échoue clairement à s’adapter aux exigences de la vie d’adulte.

La performance toute en nuances de Krešimir Mikić est parfaitement complétée par le reste de la distribution. Iva Mihalić interprète l’épouse bafouée, Ksenija, et Iva Jerković brille dans le rôle de l’amante, Tamara. Il serait facile de victimiser ces femmes, mais les performances remarquables des deux actrices font ressortir la force de leurs personnages respectifs. Nikša Butijer incarne l’acteur ami et "confident" de Nino, Dinko. Nino, qui a peur de tout avouer à sa femme, se confie régulièrement à Dinko.

Tout cela rappelle la recette d’une comédie hollywoodienne à l’image de Playboy à saisir. Or, l’histoire est clairement une critique de notre manière de vivre actuelle, dans notre vie professionnelle et personnelle. Elle analyse également la place occupée par les artistes du secteur audiovisuel dans notre société friande de divertissements.

Nino n’est pas loin de faire un burn-out, souffre d’hypertension artérielle et, à un moment donné, se plaint de son métier : "Lorsque j’ai commencé à travailler pour la télévision, je pensais que je ferais des films de qualité. Au lieu de ça, je produis du divertissement de masse." Quand Tamara l’invite un weekend au spa, Nino passe tout son temps au téléphone avec son patron, entre les masques de boue et les massages. Comme la plupart des artistes en difficulté à l’heure actuelle, Nino est coincé dans un engrenage dont il ne peut simplement pas s’extraire.

Hélas, bien qu’il soit très divertissant, le film manque de profondeur et d’une conclusion satisfaisante. Il donne l’impression que le spectateur et Nino sont laissés de côté en pleine résolution de l’intrigue, avant que leur pression artérielle diminue.

Seventh Heaven a été produit par la société croate Petnaesta Umjetnost.

(Traduit de l'anglais par Fabien Soulier)

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