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SÉRIES / CRITIQUES Espagne / Suède

Critique série : Esto no es Suecia

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- Dans cette série désopilante, Aina Clotet et Mar Coll démontrent qu'élever ses enfants sans ressembler à ses propres parents est plus compliqué que comprendre la notice de montage d'un meuble Ikea

Critique série : Esto no es Suecia
Aina Clotet (centre) dans Esto no es Suecia

Quelle grande idée a eu Aina Clotet en faisant la série Esto no es Suecia, qui est sans doute une des meilleures productions audiovisuelles espagnoles de l'année ! C'est que l'actrice, qui fait ici la femme-orchestre (comme tant de mères dans la vie réelle), dans le sens où elle a aussi co-écrit la série et co-réalisé certains épisodes (avec Mar Coll, l'auteure de Tres días con la familia [+lire aussi :
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, Todos queremos lo mejor para ella [+lire aussi :
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), a décidé de porter à l'écran ses tracas, ses bourdes, ses maladresses, ses chagrins, ses parcours accidentés et tous les problèmes liés à cette charge que personne ne vous enseigne et pour laquelle aucune formule mathétique ne peut aider : celle de procréer, d'éduquer ses enfants et, possiblement, de ne pas répéter les erreurs qu'ont commises nos parents avant nous. Et elle le fait avec beaucoup d'humour, énormément même, un humour intelligent, et sexy.

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De fait, on ne saurait s'étonner du fait que Esto no es Suecia (un titre grandiose - qui signifie "On n'est pas en Suède", ndlt.), dont tous les épisodes vont sortir le 28 novembre sur RTVE Play mais dont la diffusion commencera la veille sur la chaîne catalane TV3, qui passera un épisode par semaine, ait décroché le Prix Europa de la meilleure fiction TV de 2023. Le série, constituée de huit chapitres de 40 minutes chacun (intitulés "Le changement", "La peur", "Les limites", "Connaissance de soi" et "Conciliation", par exemple), suit un couple moderne d'"éco-parents" trentenaires qui décident, pour offrir une meilleure qualité de vie à leur progéniture (un bébé d'un an et une fillette de cinq ans futée comme tout, pipelette et légèrement impertinente), de déménager du centre de Barcelone à une commune de montagne, non loin. Là, ils découvrent que vit en face d'eux une famille scandinave, toute blonde, qui fait figure de famille modèle. Pour s'améliorer comme parents, ils vont réunir d'autres voisins partageant leurs insécurités pour se livrer ensemble à des séances de thérapies de groupe où ils exposent leurs inquiétudes devant une professionnelle de la psychologie familiale.

C'est sur les déclarations de ces hommes et femmes désespérés qui lâchent tout lors de ces réunions que s'ouvre chaque chapitre de cette fiction, qui met à mal le cliché selon lequel on vit mieux en Scandinavie, de sorte que les méditerranéens feraient mieux d'imiter cette société à l'excellente qualité de vie et aux méthodes pédagogiques avancées. En effet, comme la réalité quotidienne va le montrer, à travers des séquences aussi amusantes qu'authentiques, en matière de relations humaines, la perfection et le contrôle sont un fantasme de catalogue de meubles.

La troupe d'Esto no es Suecia réunit Aina Clotet elle-même (vue récemment dans Els encantats [+lire aussi :
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et la série El cuerpo en llamas) et le tout aussi formidable Marcel Borràs (qui a joué dans El inmortal [+lire aussi :
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et Patria [+lire aussi :
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), secondés notamment par Nora Navas (qui apparaît dans une autre série-phénomène de cette saison, La Mesías [+lire aussi :
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), Enric Auquer (à l'affiche en Espagne dans El maestro que prometió el mar), Tomás del Estal (Verano en rojo [+lire aussi :
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), Liv Mjönes (Midsommar), Mabel Rivera (de la série Rapa [+lire aussi :
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), ou encore Nausicaa Bonnín (Cenizas en el cielo [+lire aussi :
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). Tous leurs personnages vivent des situations tordantes et nourrissent des dialogues transcendentaux sur des sujets comme, par exemple, la salubrité des bonbons, l'alopécie précoce, faut-il assister ou non au festival Primavera Sound, ou encore la fonction narcotique de films Disney comme Frozen. La vie même, quoi.

La série Esto no es Suecia, créée par Aina Clotet avec Valentina Viso et Daniel González, a été produite par les sociétés espagnoles Nanouk Films et Funicular Films avec la suédoise Anagram Sweden, en coproduction avec RTVE, 3Cat, SVT (Suède), NDR (Allemagne) et YLE (Finlande). Sara Fantova et Celia Giraldo en ont également réalisé certains épisodes.

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(Traduit de l'espagnol)

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