Les Journées de Soleure annoncent la programmation de la 59e édition
par Muriel Del Don
- Les paradis de Diane de Carmen Jaquier et Jan Gassmann sera le film d’ouverture d’un festival riche en récits captivants et formes narratives hybrides

Pour sa deuxième édition en tant que directeur artistique, Niccolò Castelli revendique le rôle fondamental de la manifestation à l’intérieur du panorama cinématographique suisse. En plus de jouer le rôle de vitrine du cinéma suisse, les Journées de Soleure, dont la 59e édition aura lieu du 17 au 24 janvier 2024, se donnent aussi comme mission celle de montrer, en première mondiale, nombreux films fraichement terminés. Le tout dans une ambiance à la fois familière et exigeante. À ce propos Castelli affirme : "La consommation de films a beaucoup changé, le public est souvent submergé par les contenus numériques. C’est pourquoi les Journées de Soleure ont pour mission de présenter des œuvres qui puissent apporter un éclairage au public". Dans ce sens, les rencontres matinales Fare Cinema deviennent lieu de rencontre privilégié entre professionnels et public.
Parmi les nouveautés de cette année on retrouve le programme SO PRO qui se fixe comme objectif celui de renforcer le rôle du festival en tant que centre de compétences pour le cinéma suisse. Pendant trois jours, les professionnels suisses du septième art pourront nouer des contacts et dialoguer lors de nombreux ateliers, master classes, discussions et pitching. Comme souligné dans le communiqué de presse "la branche est confrontée à d’importants défis artistiques et économiques, à commencer par les nouveaux acteurs du streaming, les opportunités mais aussi les dangers que représente l’intelligence artificielle, sans oublier la pénurie de technicien.ne.s qualifié.e.s.". SO PRO sera donc l’occasion idéale pour discuter et échanger sur les défis que le cinéma de demain devra affronter. La deuxième nouveauté de cette édition est la section Visioni qui récompense désormais les premières et deuxièmes films (huit au total qui sont en lice pour un prix doté de 20'000 francs). Il s’agit d’œuvres audacieuses au niveau formel et narratif qui traitent de problématiques fortes. Visioni remplace Opera prima qui ne distinguait que les premières œuvres.
Pour ce qui est de la programmation, les films sélectionnés (238 parmi les 440 soumis) affrontent des thématiques extrêmement actuelles en donnant au public la possibilité de réfléchir au monde qui les entoure. La migration ou encore les conflits (celui israélo-palestinien plus en particulier) sont au centre de ces réflexions. Le film d’ouverture Les paradis de Diane [+lire aussi :
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interview : Carmen Jaquier & Jan Gassm…
fiche film] de Carmen Jaquier et Jan Gassmann, sélectionné aussi au Panorama de la Berlinale, fait partie de ces films courageux qui mettent le doigt où ça fait mal, un film qui fait fi des tabous et des conventions narratives.
En lice pour le Prix de Soleure d’un montant de 60 000 francs (la récompense la mieux dotée du cinéma suisse) on retrouve sept films, cinq documentaires et deux fictions. Parmi les premiers : 2G [+lire aussi :
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fiche film] de Karim Sayad, le portrait de quatre passeurs au Niger, The Hearing [+lire aussi :
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fiche film] de Lisa Gerig qui met en scène quatre personnes demandeuses d’asile déboutés qui racontent leur histoire devant la caméra, Prisoners of Fate [+lire aussi :
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fiche film] de Mehdi Sahebi qui donne la parole à quelques réfugiés afghans et iraniens en Suisse, Dieu est une femme [+lire aussi :
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interview : Andrés Peyrot
fiche film] de Andres Peyrot qui s’est rendu au Panama pour filmer les Kunas et Operation Silence – Die Affäre Flükiger de Werner Schweizer qui se penche sur le cas d’une recrue du nom de Flükiger retrouvées morte en 1977. Pour ce qui est des fictions, les deux films sélectionnés sont Les paradis de Diane et Le vent qui souffle dans les grues [+lire aussi :
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fiche film] de Jeanne Waltz qui raconte une histoire d’amour assombrie par un contexte familier et personnel douloureux.
Sept films ont été sélectionnés pour le Prix du public, tous en première suisse ou mondiale. Les thématiques traitées dans les documentaires retenus sont fortes, captivantes et variées et vont du tourisme de masse dans les Alpes au détournement d’un avion Swissair en 1970. Concernant les fictions, on retrouve le film Jakobs Ross de Katalin Gödrös, la comédie Les histoires d’amour de Liv S. de Anna Luif ou encore Bisons [+lire aussi :
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fiche film], le dernier long métrage de Pierre Monnard.
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