13/11/2003

Un bon marché avec une croissance réelle de tous les chiffres et indicateurs qui consacrent la réussite d’un événement directement orienté vers l’industrie audiovisuelle. La 70ème édition du Mifed s’achève demain fort d’une liste impressionnante de professionnels fidèles au rendez-vous: 5163 participants provenant de 71 pays, en hausse de 15,8 pour cent par rapport aux 4457 de l’an passé. Et une augmentation à signaler de 12 pour cent des visiteurs venus d’Europe de l’Est et de 10 pour cent des pays asiatiques.
244 exposants, présents en personne ou via des représentants, et issus de 25 pays ont occupé une surface d’exposition de 8541m2. A la hausse également, le nombre global de sociétés présentes sur le Marché milanais, (1760 / +6,2 pour cent) et les acheteurs qui étaient 1936, soit 19,9 pour cent de plus que les 1614 enregistrés lors de la précédente édition. Enfin, 495 titres ont été présentés contre 487 en 2002, avec un total de 810 projections (+8.4 pour cent) et une augmentation de 11 pour cent des avant-premières de marché.

Au-delà de ces données officielles, ce qui agitait toutes les conversations, toutes les revues du secteur et les rencontres confidentielles, était cependant la difficile confrontation qui attend le Mifed l’an prochain quand ses dates vont coïncider avec celles de l’American Film Market (Los Angeles, Santa Monica) qui veut ajouter une édition automnale à sa classique printanière. Une déclaration de guerre qui a déjà déclenché des premières ripostes: le directeur du Mifed, Carlo Bassi, a attendu la dernière journée pour révéler à la presse une stratégie d’incitations financières en faveur des sociétés qui choisiront à l’avenir la scène milanaise et pour les acheteurs qui viendront y chercher des films afin d’enrichir leurs listes pour la saison suivante.
Cette proposition (une ristourne de 20 pour cent pour les meilleurs clients qui s’inscriront avant février prochain) qui s’inscrit dans la ligné du blocage des tarifs 2003, est destinée à attirer sans aucun doute une partie des indécis qui n’ont pas exprimé leur position durant les derniers jours. Il semble évident que les Américains vont répondre avec des contre-propositions et que ce seront surtout les clients qui en bénéficieront, ainsi que la presse du secteur qui sera envahi de publicités comparatives.
"A dire vrai – a commenté Bassi – tout celà me paraît insensé et je suis sûr que nous pourrions dépenser mieux et au profit de l’industrie dans son ensemble, tout cet argent que nous prévoyons d’investir dans cette compétition. En 2005, nous ouvrirons un nouveau pavillon du Mifed avec 30 nouvelles salles flambant neuves et l’épouvantail d’une confrontation frontale ne nous préoccupe que jusqu’à un certain point. Tout ceci me fait dire qu’il est encore temps de réfléchir intelligemment et de proposer aux autres marchés des accords stratégiques pour faciliter le travail de leurs clients et offrir de meilleurs services. Les dates ne sont pas l’élément crucial". Une sainte alliance avec Berlin, Cannes et le même AFM? Cela semble un fantasme, mais cela pourrait constituer un moyen de trouver un consensus inattendu. Pour l’heure, le Mifed s’apprête à entrer dans la nouvelle société qui va réunir Fiera Milano Spa, Cinecittà Holding et la Biennale de Venice afin de bénéficier de synergies qui ne sont pas à la portée de ses adversaires. Premières ripostes en février 2004.