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SAN SEBASTIAN 2023 Hors-compétition

Critique série : La Mesías

par 

- Javier Calvo et Javier Ambrossi reviennent avec une série colossale où le populaire et le transcendantal se donnent la main de manière délicate et parfaite

Critique série : La Mesías
Amaia Romero (à gauche) et Carmen Machi (centre) dans La Mesías

Javier Calvo et Javier Ambrossi sont deux des personnalités de la culture espagnole les plus éclectiques et omniprésents. Ce sont des acteurs, des personnalités télévisuelles clefs et, surtout, des cinéastes immensément talentueux. Ils sont les auteurs de deux séries adorées du public et très respectées par la critique (Paquita Salas et Veneno [+lire aussi :
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), ainsi que d'une comédie musicale à succès qui joue depuis une décennie et qu'ils ont eux-mêmes adaptée au cinéma avec La llamada [+lire aussi :
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interview : Javier Calvo et Javier Amb…
fiche film
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, qui a été nominé pour cinq Goya et en a décroché un. Les voilà à présent au 71e Festival de San Sebastian avec leur travail le plus ambitieux à ce jour, La Mesías [+lire aussi :
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, une série où ils explorent une multitude de thèmes à partir de l'histoire d’une famille traumatisée par l'intégrisme religieux d'une mère brisée par la vie.

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Dans cette série divisée en sept chapitres, on fait la connaissance d’Enric et Irene (superbement interprétés par Roger Casamajor et Macarena García), un frère et une soeur d'âge adulte qui ne se voient plus mais partagent les blessures d’un passé traumatisant. Leurs deux existences sont ébranlées quand les vidéos musicales farfelues qu'un groupe de jeunes sœurs ultra-catholiques publie sur YouTube deviennent virales. Ce groupe de soeurs va tout de suite ramener à l'esprit de quiconque connaît un peu la culture du net espagnole un cas présentant des caractéristiques très similaires. "Les Xavier" (en v.o. “Los Javis”, car c'est ainsi que les gens désignent souvent Ambrossi et Calvo) évoquent cependant d'autres groupes de frères isolés par des pères sans scrupules comme source d’inspiration. Quoi qu’il en soit, ce n’est pas important. Ce qui est fondamental, c’est que la manière dont ils nous racontent cette histoire de famille, d'abus, de religion, d'espoir et de phénomène viral fait de cette série un rouleau compresseur émotionnel ultra puissant

Les différents chapitres de cette production nous racontent une histoire qui s’étale sur plus de trois décennies, toujours en restant concentrés sur le regard d’Enric et Irene, dont on découvre l’enfance à travers de longs flashbacks qui expliquent dans le détail comment se sont passées leurs jeunes années, qui a été leur mère et quels sont leurs liens avec ce groupe de pop chrétienne hallucinant dont tout le monde ne cesse de parler.

Il y a beaucoup à dire sur La Mesías, et que du bien. Le travail de toute la troupe est spectaculaire. Ana Rujas, Lola Dueñas et Carmen Machi, qui jouent la mère à différents moments de sa vie, nous offrent de nombreux moments mémorables et parviennent à représenter la plus sombre des tragédies sans renoncer au sens de l’humour – forcément un peu caustique et toujours empreint de douleur. Le reste des comédiens ne sont pas moins inspirés. Il serait injuste d'en citer un seul, alors on se contentera de dire que la troupe de La Mesías est probablement la plus spectaculaire et la mieux assemblée qu'on ait jamais vue dans une série espagnole.

Les éléments qui justifient l'adjectif d'excellente que mérite cette série sont en réalité innombrables. La photographie, par exemple, offre des moments visuels inoubliables, les décors et les costumes sont exquis, de même que la musique, qui réunit des compositions originales de Raül Refree, des airs mythiques de l'histoire de la pop, des chansons délirantes écrites par le groupe Hidrogenesse pour Stella Maris (le groupe de pop catholique au centre de l'intrigue) et deux apparitions de la star de la pop espagnole Amaia Romero, qui fait ainsi en fanfare ses débuts d'actrice.

La Mesías est, en définitive, la consécration de deux cinéastes qui n'avaient déjà rien à prouver, mais au cas où il demeurait quelques détracteurs critiques de leur goût pour la culture populaire, ce travail va certainement achever de leur fermer le clapet.

La Mesías est une série originale en sept épisodes d'une heure produite par Suma Content et Movistar Plus+.

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(Traduit de l'espagnol)


Galerie de photo 29/09/2023 : San Sebastian 2023 - La Mesías

37 photos disponibles ici. Faire glisser vers la gauche ou la droite pour toutes les voir.

© 2023 Dario Caruso for Cineuropa - @studio.photo.dar, Dario Caruso

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