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SÉRIES / CRITIQUES Espagne

Critique série : Bellas Artes

par 

- Gastón Duprat et Mariano Cohn se remettent à fouiller les plaies des misères les plus consensuelles du monde moderne, avec la complicité d'une troupe d'acteurs à la hauteur des circonstances

Critique série : Bellas Artes
Óscar Martínez dans Bellas Artes

Quiconque connaît l'oeuvre du duo toujours caustique formé par Gastón Duprat et Mariano Cohn va trouver dans la série Bellas Artes, disponible en Espagne sur Movistar Plus+ à partir du 11 avril, un prolongement de leur approche ironique et critique habituelle. Comme l'a fait le premier dans Un coup de maître [+lire aussi :
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et comme ils l'ont déjà fait ensemble dans L'Artiste [+lire aussi :
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, ils passent ici de nouveau sous le microscope, avec acrimonie et ingéniosité,  les stupidités, arnaques et sottises par trop tolérées (voire applaudies) dans le monde de l'art, assistés d'un comédien qui est un fidèle de leurs travaux (l'Argentin Oscar Martínez, auquel son rôle dans leur film Citoyen d'honneur [+lire aussi :
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 a valu la Coupe Volpi à Venise) et en donnant une importance fondamentale aux lieux où se déploie l'action, comme c'était déjà le cas avec leur dernier film lancé dans les salles, Compétition officielle [+lire aussi :
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Si, dans cette merveille d'humour noir, c'est le milieu du cinéma, avec ses ridicules, ses rivalités, ses sans-gêne et ses égos, qui en prenait un coup (en complicité avec des stars qui ont su rire ouvertement d'elles-mêmes, notamment Martínez, mais également Antonio Banderas et Penélope Cruz), c'est à présent l'art moderne qui passe  sous le bistouri sauvage des deux cinéastes/créateurs, mais on pourrait intervertir ces univers et le résultat serait pratiquement le même.

Par ailleurs, dans les deux productions, l'architecture a un rôle de premier plan : on retrouve même dans la série des éléments comme les sculptures qui survolent les têtes des acteurs ou les lignes dessinées qui se perdent dans l'horizon, laissant les personnages dans un immense décor qui rappelle les stands de marionnettes manipulées au moyen de fils qui amusaient jadis les enfants dans les parcs et places publiques.

C'est que tous, absolument tous les personnages de Bellas Artes sont des pantins mus par la vacuité de notre triste époque, de sorte qu'on peut tous (vous serez prévenus !) se reconnaître dans cette série. Le héros, Antonio Dumas (incarné par Martínez), qui se définit comme un "homme d'âge mûr, blanc et hétérosexuel" en plus d'être (et ça, c'est nous qui le disons) revêche, cynique et suffisant dans ses choix professionnels comme ses relations personnelles (son seul ami s'appelle Borges et c'est... un chat), est nommé à la direction d'un musée madrilène. Là, il est pourvu d'une secrétaire dévouée (interprétée par la toujours magnifique Aixa Villagrán, qu'on a vue récemment dans La Mesías [+lire aussi :
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et qui a été une vraie révélation dans une autre série qui flétrissait l'imbécilité de la société, Vida perfecta [+lire aussi :
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), d'un bras droit aussi "fashion victim" que snob (Koldo Olabarri) et, en guise de supérieure, d'une ministre (jouée par une autre grande comédienne, Ana Wagener) pour laquelle il a maints sentiments mais ni connexion, ni empathie, ni alchimie.

À partir de ces éléments, le scénariste Andrés Duprat fait se succéder des gags plus ou moins réussis, plus ou moins prévisibles/originaux et plus ou moins bien menés sur la bêtise humaine et ses manifestations habituelles (et infinies). Ainsi, les sourires et le rythme se maintiennent de bout en bout des six chapitres de 30 minutes qu'a réalisés Martin Bustos (un des scénaristes d'une autre série créée par le duo, The Boss), où l'on voit aussi apparaître, brièvement mais plaisamment, les comédiens José Sacristán, Angela Molina, Fernando Albizu, Dani Rovira et (dans une des scènes les plus hilarantes de la série) Melina Matthews.

Bellas Artes est une série originale Movistar Plus+ produite par Gloriamundi et Historias Particulares AIE. Les ventes internationales de la série sont gérées par Movistar Plus+ International sauf pour l'Amérique latine, où la série arrive simultanément à son lancement en Espagne sur Star+.

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(Traduit de l'espagnol)

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