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KARLOVY VARY 2023 Compétition

Critique : Dancing on the Edge of a Volcano

par 

- L'esprit infatigable des mésaventures de tournage de Terry Gilliam est partout, dans ce documentaire complexe de Cyril Aris

Critique : Dancing on the Edge of a Volcano

Faire des films est toujours difficile, mais il y a des fois où c’est encore plus dur. Dans Dancing on the Edge of a Volcano [+lire aussi :
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, qui a fait sa première mondiale à Karlovy Vary dans le cadre de la compétition internationale pour le Globe de cristal, tout ce qui pourrait possiblement faire dérailler une production fait effectivement dérailler une production. Tout se produit d’un coup, de pluies diluviennes à la pandémie. C’est tellement désastreux et désespéré que tout ce qu’on peut faire, c’est rire en se cognant sa tête contre les murs. Mais il y a aussi un côté plus sombre dans de documentaire de Cyril Aris.

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En 2020, le monde entier a entendu l’explosion dans le port de Beyrouth. L’équipe du film Costa Brava, Lebanon [+lire aussi :
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de Mounia Akl aussi, alors qu'elle était prête à commencer de tourner. Tout avait été "booké et approuvé", et voilà que leur ville saigne. Ils pourraient tout arrêter, ils devraient probablement le faire. Au lieu de ça, ils continuent.

"Le Liban, c’est fini", dit quelqu’un et pendant une minute, on a l’impression que c’est bien le cas. Tandis que les problèmes s’accumulent, certains disent à voix basse ce que tout le monde pense en silence : cela rappelle le désastre auquel on assiste dans Lost in La Mancha, sur la première tentative de Terry Gilliam de faire L'Homme qui tua Don Quichotte [+lire aussi :
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. “Ou Apocalypse Now,”  ajoute quelqu’un, qui a aussi eu droit à son documentaire sur l'enfer qu'a été cette production : Hearts of Darkness. Aris essaie de couvrir les choses de manière exhaustive, de la stagnation politique de son pays aux protocoles Covid-19 et parfois, ça vous submerge. Cela dit, en tant qu’histoire sur cette drôle de passion qu'est celle du cinéma, le genre de passion qui rend vraiment les gens prêts à faire n’importe quoi, le film fonctionne à merveille.

Comme toujours dans ce genre de situation, on tend à se tourner vers l'humour . "Au moins, on sent la brise, maintenant", dit quelqu’un en regardant le trou énorme laissé par l’explosion. "On a encore de l’eau, il y a juste des bouts de verre dedans". Mais quand les plaisanteries se tarissent, tout comme les robinets, il reste une question urgente à traiter : peut-on encore faire le même film, ou devrait-il être différent ?

Et ils continuent, ces gens dingues et merveilleux, même au moment où le tournage est enfin terminé, l’électricité est coupée ("C’est comme mixer un film sur le Titanic", dit le résumé) et les rues s'emplissent de manifestants. Bien qu'Aris semble optimiste sur la force du cinéma, et de l'art en général, la situation dans son pays, c'est une autre histoire. "Est-ce que Beyrouth était moche ? Peut-être, mais c’était ma ville", est-il dit ici. Et quelqu’un l’a détruit.

Le réalisateur montre la fureur des gens quand ils se rendent compte que l’explosion aurait pu être évitée, ainsi que leur constat triste à vous briser le cœur selon lequel les choses "ne seront jamais stables" et qu'au lieu de hurler, il vaut peut-être mieux partir. C'est une option valide, c’est certain. Mais si une petite équipe de film peut aller de l'avant en dépit de tout, en parlant comme "dans un film d’Antonioni", en riant et en pleurant parmi les décombres, peut-être que d’autres aussi le peuvent.

Dancing on the Edge of a Volcano a été produit par la société allemande Reynard Films et la libanaise Abbout Productions.

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(Traduit de l'anglais)

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